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Collision de Puisseguin: à Petit-Palais, 5.000 personnes rendent hommage aux victimes

  • Publié le 25 octobre 2015 à 21:08

Ils sont venus de toutes les communes alentour: près de 5.

000 personnes ont marché dimanche après-midi à Petit-Palais-et-Cornemps (Gironde), une des communes durement frappées par l'accident meurtrier de Puisseguin, pour rendre hommage au victimes et exprimer leur "peine immense".
En fin de matinée déjà, environ 350 personnes s'étaient retrouvées au centre du village viticole, devant la petite église romane de pierres blondes, typique de la région, pour la cérémonie organisée à l'initiative des clubs de chasseurs locaux, auxquels appartenaient de nombreuses victimes, pour la plupart des personnes âgées.
Dans l'après-midi, sous un doux soleil d'automne, entre 4.000 et 5.000 personnes, selon les gendarmes, se sont massées sur la place centrale et dans les rues adjacentes, rose blanche à la main ou brassard noir pour certains, pour une marche silencieuse autour du village.
A 15H00, le long cortège s'est ébranlé en silence, avec en tête les familles des disparus, suivies de la maire, Patricia Raichini, qui a elle-même perdu trois belles-soeurs dans l'accident, et des membres du conseil municipal.
Parmi la foule, de nombreuses personnes âgées, mais aussi des familles avec des enfants, certains se soutenant ou se tenant la main.
Les membres de l'équipe locale de football, le FC Petit-Palais, revêtus de leur maillot vert et blanc, étaient présents: "Il y avait pas mal de personnes qui venaient nous voir jouer. On ne les verra plus", a expliqué à l'AFP Benjamin Jauzou, 23 ans, qui a grandi dans le village. "On voulait mettre en avant les couleurs du village, montrer qu'on est là", a-t-il ajouté.
Pendant plus d'une heure, le cortège a effectué le tour du village, en empruntant des petites routes de campagne au milieu des vignes et des bosquets, avant de se rassembler devant l'église. Pendant le trajet, la foule s'est aussi arrêtée devant la maison de certains des défunts.
La foule était encadrée par des gendarmes et des pompiers pour tenir à distance les journalistes de la tête du cortège, ce qui n'a pas empêché quelques altercations.

- 'C'est un siècle qui est parti de chez nous' -
En fin de matinée, une cérémonie avait rendu un premier hommage émouvant aux victimes. Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux chasseurs, s'étaient rassemblées autour d'un petit autel improvisé couvert d'un linge blanc et de 43 bougies, avant un moment de prières et de recueillement collectif dans l'église.
"Nous avons décidé de suspendre la chasse pendant une semaine afin de rester auprès de nos familles, ce sont nos anciens qui nous ont transmis ces valeurs et cette passion", a déclaré, très ému, Jérémie Bessard, conseiller municipal et chasseur lui-même. "Votre départ marque le début d'une nouvelle vie pour notre village qui va être extrêment difficile à reconstruire, notre peine est immense", a-t-il ajouté.
En retrait, sous un arbre, un chasseur entonne un air avec son cor. Les participants s'ébranlent ensuite en cortège pour une "marche du deuil" autour de l'église, avant de pénétrer dans l'édifice.
Parmi la foule, émerge le visage, encore bandé, de Jean-Claude Leonardet, charpentier de 73 ans, un des huit rescapés de la catastrophe, qui a fait vendredi au moins 43 morts à Puisseguin, à 7 km de là, dans la collision entre un car et un camion.
"C'est un grand désespoir. On est profondément touchés, car ce sont tous des amis. Dans de petits villages comme les nôtres, nous sommes tous des amis", confie avec émotion, Georgette, membre du club du troisième âge qui a organisé l'excursion qui a fini en drame.
"C'est un siècle qui est parti de chez nous", témoigne, la gorge nouée, Georges Puyastier, venu du village voisin de Gours et également chasseur. "Ca nous fait de la peine. C'est une drôle d'émotion qu'on a".
La collision entre l'autocar et le camion, vendredi à Puisseguin, a fait au moins 43 morts, pour la plupart des personnes âgées et un enfant. Selon les premiers éléments d'enquête, le camion était en portefeuille en travers de la route quand le bus l'a percuté, dans une courbe.
Il s'agit de l'accident le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte d'Or) en 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes, pour la plupart des enfants.





Par Hervé GUILBAUD - © 2015 AFP
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