Carnage à Paris dans une série d'attentat

Stade de France: deux détonations derrière la victoire des Bleus

  • Publié le 14 novembre 2015 à 03:23

Une, puis deux détonations, et un match qui continue: malgré "l'horreur" au dehors, le match de gala entre la France et l'Allemagne (2-0) n'a pas été perturbé par les attaques qui ont frappé Paris vendredi soir 13 novembre 2015

Ce devait être une soirée festive, une belle affiche de football et un bon moyen pour l'équipe de France de faire oublier l'affaire Benzema-Valbuena. La mission semblait parfaitement accomplie par les Bleus, vainqueurs 2-0. Sauf qu'au dehors, comme l'a assuré le président de la République François Hollande, c'était "l'horreur".

Les deux explosions, intervenues aux alentours de la 20e minute du match et qui ont fait au moins cinq morts aux abords du stade de France, furent parfaitement audibles dans l'enceinte. Le son, sourd et violent, de l'une d'entre elles, a été capturé sur une vidéo rapidement devenue virale sur internet. Pour autant, les joueurs ont continué à jouer, les spectateurs à chanter, et les commentateurs à commenter.

Les deux détonations auraient très bien pu n'être que celles de gros pétards, comme on en "craque" parfois dans les stades de football. Et puis, le premier but français, l'oeuvre d'Olivier Giroud après un numéro de funambule d'Anthony Martial juste avant la mi-temps, a vite fait oublier aux supporters ce qui ne semblait alors n'être que des incidents.

Pourtant, un signe avant-coureur a rapidement fait germer l'inquiétude, au moins sur les réseaux sociaux: le président de la République François Hollande, présent en tribunes pour assister à la rencontre, était évacué au cours du match.

"Une Marseillaise et une Ola"


Mais alors que la rencontre se poursuivait, rien d'autre ne laissait encore présager de ce qui se passait au dehors. Le service de sécurité cherchant visiblement à éviter tout débordement, le match s'est poursuivi normalement jusqu'à son terme, sans que le speaker ne prenne la parole ou que l'écran géant n'indique rien. André-Pierre Gignac a même eu l'opportunité d'inscrire un deuxième but en fin de match, salué d'une Marseillaise par le public du Stade de France et d'une Ola. Ce fut tout pour la fête.

Car dès le coup de sifflet final, le speaker du stade a pris la parole pour expliquer que l'évacuation ne pourrait se faire que par trois portes (nord, sud, ouest), "en raison d'incidents aux abords du stade". Minimisant leur ampleur toujours, sans doute, pour éviter tout mouvement de panique.

Alors que l'évacuation prenait, logiquement, plus de temps qu'à l'accoutumée, un petit mouvement de foule a entraîné un reflux, et poussé plusieurs milliers de personnes à trouver refuge sur la pelouse du stade, toujours dans le calme. Les télévisions présentes ont filmé alors des couples enlacés, des enfants en larmes alors que, via les smartphones et les réseaux sociaux, on commençait à découvrir ce qui se passait au dehors.

En coulisses, aucun joueur ne s'est arrêté devant les micros, alors que le diffuseur exclusif de la rencontre, TF1, avait basculé sur une édition spéciale dès que l'arbitre avait sifflé la fin du match. Les traditionnelles conférences de presse des joueurs et entraîneurs d'après-match furent annulées. De toutes façons, les relances impériales de Raphaël Varane, les dribbles d'Anthony Martial et les duels gagnés par Paul Pogba n'avaient déjà plus grande importance.

"Dans le RER, les gens étaient très calmes, silencieux", a témoigné auprès de l'AFP un spectateur. Olivier, 55 ans, a regagné sans encombres le RER B, accompagné de son filleul, après avoir quitté le stade juste avant le coup de sifflet final. "Les gens étaient au courant de ce qui s'était passé. Ils regardaient leur téléphone, mais il n'y avait pas de panique du tout."

Deux heures après le match, juste derrière la porte J, dans le secteur Est du stade, la police scientifique s'activait autour de la scène de l'horreur; des grandes enseignes (fast food, cinéma, magasin de sport). Pour tenter de trouver une partie des preuves de l'horreur.

AFP

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