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Cellule Cannes-Torcy: 20 jihadistes présumés renvoyés aux assises

  • Publié le 14 décembre 2015 à 18:56

Vingt jihadistes présumés formant la cellule de Cannes-Torcy, l'une des plus dangereuses démantelées en France ces dernières années, ont été renvoyés devant la cour d'assises spéciale, notamment pour l'attaque à la grenade d'une épicerie juive à Sarcelles en 2012, a appris lundi l'AFP de source judiciaire.


Cette attaque, le 19 septembre 2012, avait légèrement blessé un client. Au fur et à mesure des investigations ont été mis au jour d'autres projets d'attentats et des départs de jihadistes vers la Syrie. Les juges antiterroristes ont signé leur ordonnance le 7 décembre.
Comme leaders du groupe figuraient deux convertis: Jérémie Louis-Sidney, tué le 6 octobre 2012 lors de son interpellation à Strasbourg par des tirs de réplique des policiers, et Jérémy Bailly, originaire de Torcy (Seine-et-Marne).
L'ADN de Jérémie Louis-Sidney avait été retrouvé sur la cuillère de la grenade lancée dans l'épicerie de Sarcelles (Val-d'Oise).
Dans un box utilisé par Jérémy Bailly, les policiers avaient retrouvé du matériel explosif, des armes et des munitions. Devant le juge, Jérémy Bailly n'avait pas caché ses projets: tout cela devait servir à "fabriquer une bombe" pour "la poser chez des militaires ou des sionistes", avait-il raconté, selon une source proche du dossier.
En juin 2013, l'enquête avait pris une nouvelle tournure quand un projet d'attentat contre des militaires, prévu dix jours plus tard, avait été dénoncé à la police. Meher Oujani, né en 1988, était arrêté. Il a nié tout projet terroriste.
Trois hommes avaient échappé au coup de filet initial de l'automne 2012. Ils étaient partis quelques jours plus tôt en Syrie.
Les deux qui sont revenus, Ibrahim Boudina et Abdelkader Tliba, finalement arrêtés début 2014, sont renvoyés en procès pour un projet d'attentat à leur retour en France. Dans les parties communes de l'immeuble de Mandelieu-La-Napoule (Alpes-Maritimes) où s'était installé Ibrahim Boudina, les policiers ont retrouvé deux chargeurs garnis et des explosifs. Le troisième homme, resté en Syrie, aurait gravi les échelons au sein des jihadistes francophones du groupe État islamique (EI).
Parmi les vingt qui sont renvoyés aux assises spéciales, dix sont en détention provisoire, sept sont libres sous contrôle judiciaire et trois sont visés par un mandat d'arrêt, dont deux soupçonnés d'être en Syrie.
Les juges d'instruction ont ordonné un non-lieu pour deux des mis en examen, dont un jeune homme de 22 ans, ancien espoir de football de l'AS Cannes, qui s'était converti à l'islam après une blessure.

Par Maude BRULARD - © 2015 AFP
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