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Boualem Sansal dénonce "le terrorisme" intellectuel à l'encontre de Kamel Daoud

  • Publié le 24 mars 2016 à 14:46

"Sauver Kamel Daoud, c'est sauver la liberté, la justice et la vérité", affirme le romancier algérien Boualem Sansal en dénonçant les récentes attaques à l'encontre de son confrère accusé par un groupe d'universitaires français d'"alimenter les fantasmes islamophobes".


"Malheur sur nous! Les lanceurs de fatwa et les censeurs les plus émérites, mais aussi les seconds couteaux, les jaloux, les faux amis et les super agents de la police de la pensée, tapis dans les hautes structures de la culture et de l'information, se mobilisent pour l'abattre", dénonce l'auteur de "2084" dans une tribune publiée jeudi par Libération.
"Il ne faut pas s'y tromper, les attaques contre Kamel Daoud relèvent du terrorisme, tout comme ce qu'en Europe, on appelle le +politiquement correct+, le +pas d'amalgame+ ou la "+laïcité graduée+", soutient Boualem Sansal, à la fois bête noire des islamistes et critiqué par le régime algérien depuis sa visite en Israël pour y recevoir un prix littéraire.
Ecrivain et journaliste au Quotidien d'Oran, Kamel Daoud, auteur de "Meursault contre-enquête" a annoncé le mois dernier qu'il renonçait au journalisme après avoir été accusé d'islamophobie par des universitaires.
"Kamel Daoud se retire du journalisme. Vont-ils l'obliger à abandonner la littérature", se demande Boualem Sansal, lauréat l'an dernier du Grand prix du roman de l'Académie française.
On espère "la victoire" pour Kamel Daoud et "pour tous, écrivains et lecteurs, une nouvelle ère de tranquillité faite de libres et fructueux échanges". "Mais, ajoute Boualem Sansal, la lucidité nous interdit de rêver".
"L'écrivain que je suis, hyper attaqué dans son pays, sait depuis son premier roman l'intelligence et la ténacité des assassins de la liberté et de la pensée. De tout ils font un crime".

Par Pauline DE DEUS - © 2016 AFP
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