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Baupin "conteste toute tentative de harcèlement et d'agression"

  • Publié le 1 juin 2016 à 12:53

Le député écologiste Denis Baupin conteste farouchement toute accusation de harcèlement sexuel ou d'agression sexuelle, dans un entretien à paraître jeudi dans L'Obs, reconnaissant cependant "des jeux de séduction".


"J'affirme de toute ma vie n'avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d'agression sexuelle", assure-t-il dans sa première réaction dans les médias depuis la diffusion le 9 mai de témoignages de femmes le mettant en cause.
Interrogé sur l'accumulation des témoignages révélés par France Inter et Mediapart, M. Baupin "conteste toute tentative de harcèlement et d'agression". "Je ne vais pas spéculer sur les motivations de ces femmes. Mais il est possible que du fait des désaccords politiques profonds à EELV, il puisse y avoir une relecture d'épisodes anciens", suggère-t-il.
Le député réfute une par une les différentes accusations. A propos de la scène décrite par Sandrine Rousseau, qui remonte à octobre 2011, lors d'une réunion d'Europe Ecologie-Les Verts à Montreuil, M. Baupin relève qu''il est impossible de démontrer que quelque chose n'a pas eu lieu", mais estime qu'"il y a de nombreuses invraisemblances".
"A un moment donné, j'ai voulu faire une pause", avait raconté Sandrine Rousseau. "Dans le couloir qui longe la salle, Denis Baupin est venu. Il m'a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine, et a cherché à m'embrasser. Je l'ai repoussé violemment".
En ce qui concerne le témoignage d'Isabelle Attard, députée du Calvados, évoquant "du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces", M. Baupin répond que "ce n'était pas des SMS salaces, plutôt de compliment, de séduction...".
Il précise avoir "retrouvé ces SMS" et les avoir confiés à son avocat "pour que la police puisse en avoir connaissance". "Ce sont des jeux de séduction".
"Le jeu était assumé de part et d'autre", assure-t-il encore à propos des accusations d'Elen Debost, adjointe écologiste au Mans.
Réfutant le qualificatif de "DSK des Verts", le député ne nie pas avoir "longtemps été dans le registre de la séduction et dans une forme de libertinage correspondant à la culture des écologistes". "Je n'ai rien fait d'illégal, mais j'ai pu être ressenti comme quelqu'un de lourdingue".
Interrogé sur son épouse, Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, M. Baupin se dit "furieux que tout cela puisse nuire à son action en tant que ministre".
"Je ne crois pas que ces femmes soient des affabulatrices ou des complotistes", a réagi l'actuel secrétaire national d'EELV, David Cormand, sur iTELE. "Je ne suis pas juge des âmes. Ce que je peux vous dire c'est que je n'ai aucune raison de douter de la parole des nombreuses femmes qui ont apporté leur témoignage, à visage découvert pour un grand nombre d'entre elles, par rapport aux agissements de M. Baupin".
L'Obs indique que M. Baupin a rencontré à deux reprises, les 29 et 30 mai, deux journalistes accompagné d'un photographe au cabinet parisien de son avocat et en présence de celui-ci.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. Une partie des faits pourrait être touchée par la prescription, qui est de trois ans pour les délits d'agression et harcèlement sexuels.

Par Alain JEAN-ROBERT - © 2016 AFP
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