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Euro-2016: de la revanche dans l'Eire pour les Français

  • Publié le 26 juin 2016 à 11:26

Six ans et demi après la fameuse main de Thierry Henry, l'équipe de France retrouve l'Eire en 8e de finale de l'Euro-2016, ce dimanche à Lyon, un duel forcément pas comme les autres pour des Irlandais revanchards et des Bleus qui doivent à tout prix éviter une sortie prématurée de "leur" tournoi.


Une nouvelle compétition a débuté avec les matches à élimination directe mais pour le pays-hôte, l'enjeu n'a pas varié. Quels que soient la pression et le stress qu'induisent ces matches couperets, Didier Deschamps et ses joueurs ne peuvent pas se permettre de quitter l'Euro aussi tôt. Une déconvenue à ce stade de l'épreuve constituerait une déflagration de grande ampleur pour le football français.
L'excuse des absences (Benzema, Sakho, Varane, Diarra, Mathieu) et des affaires (chantage à la sex-tape, contrôle positif de Sakho, accusations de racisme) ne pourra pas être invoquée si le malheur s'abattait sur les Bleus dès les 8e de finale. Car l'Eire, qualifiée grâce à une miraculeuse 3e place du groupe E arrachée à la 85e minute contre l'Italie (1-0), n'est pas à proprement parler un cador du continent.
- Vase clos -
Les Irlandais manquent de talents mais ils ont en revanche une sérieuse source de motivation. Le 18 novembre 2009, un contrôle de la main de Henry, passeur décisif pour William Gallas, les privait du Mondial-2010 en barrage retour au Stade de France (1-1, a.p.). Le scandale fut planétaire et le peuple vert n'a toujours pas oublié cette injustice: il se verrait bien gâcher pour de bon l'Euro des "Frenchies".
Les deux camps l'assurent: le souvenir de ce triste épisode n'a pas influencé leur préparation. Il n'empêche, il sera dans toutes les têtes et pourrait fort bien galvaniser des Irlandais limités. Aux Bleus de faire fi de cet environnement particulier.
La semaine passée à l'abri des regards dans leur antre de Clairefontaine avait justement pour but de leur épargner une pression inutile, celle qui les avait paralysés au début de la compétition. Deschamps espère que cette vie en vase clos aura définitivement fait du bien à des joueurs empruntés au premier tour malgré un bilan globalement positif (1er du groupe A, 2 victoires, 1 nul) et qu'elle sera le prélude à leur montée en puissance. Histoire de continuer à croire possible un remake des sacres de l'Euro-84 et du Mondial-98 à la maison.
- Avec l'équipe-type -
Le sélectionneur attend également énormément de Paul Pogba. La star française, assez décevante jusque-là et visiblement sur les nerfs, doit maintenant faire parler son talent.
Le précédent du Mondial-2014 pourrait l'inspirer: peu à son avantage au premier tour, il était sorti de sa torpeur en 8e de finale en ouvrant le score face au Nigeria (2-0) avant d'être sacré meilleur jeune du tournoi.
Antoine Griezmann, qui vient de prolonger son contrat avec l'Atletico Madrid, et bien sûr le héros du premier tour, Dimitri Payet (2 buts), seront évidemment les deux autres joueurs surveillés de près par les Irlandais.
Didier Deschamps va de toutes façons aligner son équipe-type, celle qui a débuté contre les Roumains en match d'ouverture (Lloris - Sagna, Rami, Koscielny, Evra - Pogba, Kanté, Matuidi - Griezmann, Giroud, Payet), en dépit de la menace de suspension qui pèse sur ses quatre joueurs déjà avertis (Giroud, Rami, Koscielny, Kanté). Car avant de songer à la suite et au quart de finale contre le vainqueur d'Angleterre-Islande, il y a une armée verte à dompter sur le terrain.
Celle en tribunes est déjà amoindrie: 5.000 places ont été allouées aux supporters irlandais, un nombre que le sélectionneur Martin O'Neill a jugé trop limité par rapport aux 59.000 places du stade.
Dimanche, dans les autres 8e de finale, l'Allemagne, championne du monde en titre, affrontera la Slovaquie et la Belgique se frottera à la Hongrie, une des surprises.
Les deux derniers auront lieu lundi: l'Islande, inattendue à ce niveau, jouera contre l'Angleterre et Italie-Espagne, choc et revanche de la finale de 2012 remportée par la Roja, concentrera tous les regards.

Par Juan José Rodríguez - © 2016 AFP
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