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Hillary Clinton reprend la campagne, à l'assaut de sondages moins favorables

  • Publié le 16 septembre 2016 à 00:13

Souriante et plaisantant, Hillary Clinton est repartie jeudi sur le terrain pour la première fois depuis sa pneumonie, désireuse de reprendre l'offensive après quatre jours d'absence et une chute dans les sondages face à Donald Trump.


Levant le pouce en direction des photographes sur la tarmac, Hillary Clinton a embarqué dans son avion. Direction: la campagne qu'elle avait dû abandonner dimanche après l'annonce soudaine de sa maladie.
"Je vais très bien, merci beaucoup", a lancé, tout sourire, la candidate démocrate à la Maison Blanche aux journalistes qui voyagent avec elle.
L'enjeu est de mobiliser à nouveau l'électorat de gauche et reconquérir au moins une partie de l'avance acquise après les conventions d'investiture de juillet. L'érosion est nette dans plusieurs sondages: de six points d'avance à la mi-août dans un duel, en moyenne, elle est tombée à moins de deux aujourd'hui.
"J'ai toujours dit que ce serait une élection serrée", a réagi jeudi Hillary Clinton, dans sa deuxième interview téléphonique depuis son malaise de dimanche. La voix assurée, elle a longuement discuté de plusieurs sujets d'actualité.
"Je suis contente d'avoir enfin suivi les conseils de mon médecin et pris quelques jours de repos", a-t-elle dit dans le Tom Joyner Morning Show.
- Sonnette d'alarme -
Son porte-parole Brian Fallon a lui espéré que l'écart serré mobiliserait les électeurs, sur MSNBC: pour "les démocrates et les indépendants et certains républicains qui ont décidé que Donald Trump n'est pas qualifié pour être président des Etats-Unis, et commençaient à penser que les choses vont de soi, j'espère que ces sondages vont leur servir de sonnette d'alarme".
La candidate démocrate à la Maison Blanche est attendue pour une réunion publique à Greensboro, en Caroline du Nord, puis pour un discours à Washington dans la soirée.
Hillary Clinton tentera pour ce retour sous les projecteurs de parler d'elle-même plus que de Donald Trump, qui a eu le champ libre toute la semaine, dans le but implicite de rattraper les électeurs qui disent ne plus faire confiance à l'ancienne secrétaire d'Etat.
Ressort-elle affaiblie de ces quelques jours de repos forcé et de polémiques? "Dans les campagnes présidentielles, il se passe parfois des choses imprévisibles", philosophait le porte-parole qui l'accompagne dans tous ses déplacements.
L'incident médical de dimanche l'a forcée à annuler une tournée dans l'ouest du pays et à publier un nouveau bulletin de santé, mercredi. Selon son médecin, l'ancienne secrétaire d'Etat de bientôt 69 ans est apte à assumer la fonction présidentielle.
Jeudi, c'était au tour de Donald Trump de publier les résultats de son examen médical. Bilan: le milliardaire de 70 ans est lui aussi en "excellente santé", selon son médecin.
"Je me sens comme si j'avais 30 ans", a-t-il assuré sur Fox News. Son cholestérol est sous contrôle mais il est en surpoids, pesant 107 kilos pour 1,90 m.
- Fondations en question -
Avec le retour prévu de la démocrate, Donald Trump a abandonné ses airs de gentleman et ouvertement remis en cause le niveau d'énergie de sa rivale, lors d'un meeting mercredi soir à Canton, dans l'Ohio.
Après avoir relevé qu'elle était alitée, le milliardaire a demandé à ses partisans, évoquant la chaleur de la salle: "vous pensez qu'Hillary Clinton serait capable d'être là pendant une heure?".
Politiquement, Hillary Clinton doit surtout effacer sa gaffe sur les électeurs "pitoyables" de Donald Trump. C'est ainsi qu'elle a qualifié la moitié des partisans de son adversaire vendredi lors d'une réception de levée de fonds à New York, déclenchant un tollé à droite.
Dans le jeu de miroirs de cette campagne électorale, les deux camps utilisent les mêmes techniques de harcèlement. Sur la santé, mais aussi sur les fondations créées par chaque famille.
Les républicains ont longtemps dénoncé les conflits d'intérêts de la fondation caritative Clinton. Aujourd'hui, ce sont les démocrates qui critiquent l'opacité de la comptabilité de la fondation Trump, accusée d'être un outil d'influence politique au service de l'homme d'affaires. La justice de New York s'intéresse à des transactions douteuses.
"Je romprai tous mes liens et ce seront mes enfants et mes directeurs qui géreront l'entreprise", s'est de nouveau engagé Donald Trump jeudi.
Reste enfin le refus de Donald Trump de publier sa déclaration de revenus, une tradition mais pas une obligation légale. Hillary Clinton répète qu'elle est la candidate la plus transparente de l'histoire récente.

Par Ivan Couronne - © 2016 AFP
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