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Centrafrique: Le Drian déclare la fin de l'opération française Sangaris

  • Publié le 31 octobre 2016 à 18:24

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a officiellement proclamé lundi à Bangui la fin de l'opération militaire française Sangaris lancée en Centrafrique en décembre 2013 au plus fort des massacres intercommunautaires.


"La page de l'opération Sangaris est tournée en République centrafricaine", a déclaré M. Le Drian lors d'une cérémonie au camp militaire Mpoko, près de l'aéroport, en présence des autorités locales et du corps diplomatique, a constaté un correspondant de l'AFP.
M. Le Drian avait auparavant assuré les responsables centrafricains que la fin de Sangaris "ne signifie pas la fin des relations militaires entre la France et la Centrafrique".
"L'armée française sera certes moins visible mais elle sera présente, active et vigilante", a déclaré M. Le Drian dans un discours à l'Assemblée nationale devant des députés inquiets de la violence persistante dans leur pays.
"Nous conserverons une capacité d'intervention (...) grâce aux unités de l'opération Barkhane (dont l'Etat-major se trouve au Tchad voisin, ndlr) ou aux autres forces positionnées en Afrique", a avancé le ministre français.
Environ 350 militaires français, équipés de drones d'observation, resteront présents en Centrafrique, dont une centaine au sein de la force de l'ONU (Minusca, environ 12.000 hommes), notamment au niveau de l'état-major. La France avait mobilisé plus de 2.000 soldats au plus fort des tensions.
"Nous sommes fiers de l'opération Sangaris", avait déclaré M. Le Drian plus tôt lundi devant l'Assemblée nationale de Bangui. Le ministre a estimé que l'opération avait rempli ses trois missions: "mettre fin au chaos, accompagner la montée en puissance des forces internationales et permettre la tenue d'élections démocratiques".
"Sangaris se retire beaucoup trop tôt. Nos forces de sécurité ne sont pas en mesure de prendre le relais. Les forces onusiennes sont de plus en plus débordées dans leur rôle de pompier", a regretté de son côté lundi un député centrafricain, Anicet Georges Dologuélé, ancien candidat à l'élection présidentielle.
Dimanche au moment de l'arrivée de M. Le Drian, un règlement de compte entre groupes armés a fait plusieurs morts - une dizaine, de source locale - dans le quartier musulman de Bangui. En fin de semaine dernière, des violences dans le centre du pays avait fait 25 morts, dont six gendarmes.
La Centrafrique a basculé dans le chaos avec le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par les rebelles séléka majoritairement musulmans, et la contre-offensive des milices anti-balaka principalement chrétiennes.

Par Rory SHELDON - © 2016 AFP
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