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Trump prépare son gouvernement, premiers contacts à l'international

  • Publié le 11 novembre 2016 à 21:14

Le nouveau président élu américain Donald Trump avait prévu une "journée chargée" vendredi: il prépare son gouvernement, commence à nouer des contacts à l'international, et s'est entretenu brièvement avec le président français François Hollande.


De petites manifestations anti-Trump ont encore émaillé la nuit dans une vingtaine de villes américaines, dont la plus violente à Portland (Oregon, nord-ouest). Des manifestants ont brisé des vitres de magasins et de voiture, ont lancé des projectiles contre la police qui a parlé d'"émeutes" et a interpellé 26 personnes.
Quelques heures après une élection qui a surpris le monde entier, Donald Trump a fait son retour sur Twitter, l'une de ses armes préférées durant la campagne.
"Journée chargée prévue à New York. Je vais bientôt prendre des décisions très importantes sur les gens qui vont diriger notre gouvernement", a tweeté le milliardaire républicain populiste vendredi matin.
Il s'est entretenu "environ 7-8 minutes" par téléphone avec le président français François Hollande, et les deux hommes ont affirmé leur "volonté de travailler en commun", selon l'entourage du président français.
L'équipe de campagne de Trump l'a rejoint vendredi pour travailler à la transition, dans la tour Trump où il a ses bureaux et sa résidence privée sur la Ve avenue à New York. D'importantes mesures de sécurité y ont été mises en place avec l'installation de blocs de béton tout autour et une forte présence policière.
Donald Trump, 70 ans, qui sera le plus vieux président à entrer à la Maison Blanche, doit prendre ses fonctions le 20 janvier.
- 'Clarifier les positions' -
Dans leur conversation, le président français et M. Trump ont "évoqué les sujets communs sur lesquels ils sont convenus de travailler pour clarifier les positions: la lutte contre le terrorisme, l'Ukraine, la Syrie, l'Irak et l'accord de Paris" sur le climat (COP21), a précisé l'entourage du président français.
M. Trump avait jeudi invité la Première ministre britannique Theresa May à lui rendre visite "aussi vite que possible" lors d'une première conversation téléphonique.
Il s'est aussi entretenu par téléphone avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, et les deux hommes ont convenus de se rencontrer la semaine prochaine, avec une date -provisoire- fixée au 17 novembre.
M. Trump s'est par ailleurs engagé a travailler pour une "paix juste et durable" entre Israël et les Palestiniens, dans un premier message sur le sujet depuis son élection publié vendredi par le journal Israel Hayom.
Au niveau intérieur, la mise en place de son gouvernement se prépare lentement. Les noms évoqués pour l'instant par les médias américains n'ont rien du changement et du message anti-establishment sur lequel Donald Trump avait construit sa campagne.
Sont évoqués pour différents ministères l'ancien maire de New York, Rudy Giuliani, 72 ans; l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, 73 ans; Chris Christie, 54 ans, gouverneur du New Jersey; Bob Corker, 64 ans, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, ou encore le général Mike Flynn, 58 ans, ancien patron du renseignement militaire américain. Des hommes, souvent âgés et tous blancs.
- Coudées franches au Congrès -
M. Trump avait rencontré jeudi le président Obama dans le bureau ovale, pour ce que le président américain a qualifié "d'excellente conversation". M. Trump semblait presque intimidé. Il a parlé de "grand honneur" et s'est dit "impatient" de recevoir "les conseils" de M. Obama, qu'il avait qualifié d'incompétent durant la campagne. M. Obama avait dénoncé en lui une menace pour la démocratie. Mais après l'élection, le président a insisté sur la nécessité de rassembler le pays.
M. Trump, accompagné de son épouse Melania, s'était aussi rendu jeudi au Congrès. Il y a rencontré Paul Ryan et Mitch McConnell, respectivement chefs de la majorité républicaine à la Chambre des représentants et au Sénat.
Les républicains ont gardé le contrôle des deux chambres mardi, ce qui donne les coudées franches à Donald Trump pour gouverner. Parmi ses priorités: la fin du système d'assurance santé difficilement mis en place par le président Obama, qui couvre 22 millions d'Américains, le renforcement des contrôles d'immigration et la baisse des impôts.
Son élection a continué à susciter des manifestations de désapprobation dans une vingtaine de villes américaines dans la nuit de jeudi à vendredi. Une autre est prévue samedi à New York.
"Ce n'est pas mon président", scandaient des manifestants. "Je n'ai pas élu la haine à la présidence", pouvait-on lire sur des panneaux.
M. Trump s'en est d'abord indigné sur Twitter. Après "une élection présidentielle réussie et très ouverte maintenant des manifestants professionnels, encouragés par les médias, protestent. C'est très injuste", a-t-il tweeté jeudi soir, avant de rectifier le tir quelques heures plus tard.
"J'aime le fait que de petits groupes de manifestants la nuit dernière aient de la passion pour notre grand pays. Nous allons tous nous rassembler et être fiers".
- Hillary dans les bois -
Son élection surprise, portée par la colère d'un électorat se sentant ignoré des élites et menacé par la mondialisation, a brisé net les rêves de la démocrate Hillary Clinton de devenir la première femme présidente.
Une photo sur Twitter l'a montrée jeudi marchant dans les bois près de sa maison de Chappaqua au nord de New York. Elle y pose avec une jeune femme un bébé sur le dos.
Alors que les républicains resserrent les rangs derrière leur président élu, le leader de la minorité démocrate au Sénat, Harry Reid, qui part à la retraite, a dénoncé vendredi dans un communiqué la victoire d'"un prédateur sexuel" qui, selon lui, "a encouragé les forces de la haine et du fanatisme en Amérique".

- © 2016 AFP
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