Primaire du PS

Valls surprend en proposant de supprimer le 49-3

  • Publié le 15 décembre 2016 à 16:43

Manuel Valls a bousculé jeudi la campagne pour la primaire du PS, à quelques heures de la clôture des candidatures, en avançant la proposition choc d'une suppression du 49-3, arme controversée qu'il a utilisée pour imposer la loi travail.


"Je connais parfaitement les effets pervers du 49-3. Dans la société de la participation dans laquelle nous vivons, son utilisation est devenue dépassée et apparaît comme brutale. Je proposerai, hors texte budgétaire (...) de supprimer purement et simplement le 49-3", a déclaré l'ancien Premier ministre sur France Inter.
L'article 49-3 de la Constitution permet au Premier ministre d'engager sa responsabilité devant l'Assemblée nationale sur un texte de loi. Manuel Valls l'a également utilisé pour faire adopter la loi Macron en 2015.
Sa suppression, qui nécessite une réforme constitutionnelle, pourrait faire l'objet d'un référendum à la rentrée 2017, si M. Valls est élu président.
"Le candidat Valls s'est trompé d'agenda. Il se croit le 1er avril en annonçant la suppression du 49-3 dont il a tant abusé. #dequisemoqueton", a réagi le député PS Yann Galut, soutien de Benoît Hamon.
Peu après l'interview choc de Manuel Valls, son directeur de campagne, Didier Guillaume, a déposé au siège du Parti socialiste les parrainages de quelque 500 élus, dont 178 parlementaires, nécessaires à sa candidature à la primaire des 22 et 29 janvier.
Au final, ils pourraient être huit, dont une seule femme, Sylvia Pinel (radicale de gauche), sur la ligne de départ de cette compétition organisée par le PS.
Les représentants de Vincent Peillon déposeront sa candidature jeudi à 16H30.
A la gauche du PS, Arnaud Montebourg et M. Hamon ont déjà déposé formellement leurs candidatures. La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann a finalement renoncé. Cinquième prétendant socialiste, Gérard Filoche a affirmé mercredi qu'il avait finalement bien réussi à réunir ses parrainages. Son équipe les déposera à 17H00, a-t-il dit à l'AFP.
- "Malveillances vallsistes" -
Pour concourir, chaque candidat encarté au PS doit avoir le soutien de "5% des membres titulaires du Conseil national (15)" ou de "5% des parlementaires socialistes (19)" ou de "5% des conseillers régionaux et départementaux socialistes représentant au moins 4 régions et 10 départements (66)" ou encore de"5% des maires socialistes de villes de plus de 10.000 habitants représentant au moins 4 régions et 10 départements (10)".
Les candidats issus des partis associés au PS au sein de la Belle Alliance populaire (BAP), comme Jean-Luc Bennahmias (UDE) ou François de Rugy (Parti écologiste), sont dispensés de ces soutiens.
"Cette primaire, c'est quand même le vieux monde, c'est le bal des anciens ministres", a ironisé mercredi le candidat écologiste Yannick Jadot, pourtant l'un des premiers à avoir réclamé en début d'année une primaire incluant toute la gauche.
Les candidatures seront examinées par la Haute autorité des primaires citoyennes, instance indépendante qui vérifie notamment, pour les postulants socialistes, s'ils sont à jour de leurs cotisations d'adhérent et d'élu.
Plusieurs polémiques sont nées autour de cette condition, visant Vincent Peillon et Arnaud Montebourg. L'entourage du premier a annoncé mercredi qu'il était désormais à jour, celui du second "conteste formellement" la somme avancée par la presse de 80.000 euros d'arriérés, dénonçant des "malveillances vallsistes".
Interrogé par l'AFP, le président du Comité national d'organisation de la primaire Christophe Borgel a souligné qu'il appartenait à la HAPC de statuer, tout en précisant que les cotisations dont les candidats doivent être à jour sont "les cotisations au parti, pas au groupe".
Les candidatures validées seront annoncées officiellement samedi avant la publication en ligne, mardi, des professions de foi, vrai début d'une campagne expéditive et qui plus est amputée par les fêtes de fin d'année. Les organisateurs pensent faire moins bien, en terme de participation, que la primaire de 2011 (2,6 millions au premier tour).
Trois débats télévisés opposeront les candidats, les 12,15 et 19 janvier. Un autre opposera les deux finalistes, le 25.

Par Thomas URBAIN, avec Aurélie MAYEMBO à Paris - © 2016 AFP

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1 Commentaires
moi president
moi president
7 ans

ca mange pas de pain et les promesses n'engagent que ceux qui y croient