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Andreï Karlov, un diplomate ayant contribué au réchauffement turco-russe

  • Publié le 20 décembre 2016 à 11:44

L'ambassadeur de Russie en Turquie Andreï Karlov, assassiné lundi à Ankara, était un diplomate expérimenté ayant contribué à la relance des relations entre Ankara et Moscou après de fortes turbulences.


Le diplomate de 62 ans avait été nommé en Turquie en 2013, alors que les deux pays cherchaient à renforcer leurs relations commerciales en dépit de désaccords profonds sur le conflit en Syrie.
En novembre 2015, les relations entre les deux pays s'étaient envenimées lorsqu'un chasseur turc avait abattu un avion de combat russe le long de la frontière syrienne, un acte qualifié par Moscou de "coup de poignard dans le dos".
Sept mois après cet incident, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan avaient commencé à aplanir leurs différents.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a qualifié lundi soir l'assassinat du diplomate de "jour tragique dans l'histoire de notre pays et notre service diplomatique".
"Il a fait tout ce qu'il pouvait pour surmonter la crise dans les relations turco-russes, déclenchée il y a un an par ces événements tragiques", a-t-elle expliqué, ajoutant que M. Karlov avait "ces dernières années concentré la majeure partie de ses efforts sur la recherche d'une solution en Syrie et la stabilité dans la région".
L'assassin présumé du diplomate, un policier turc, a été filmé en train de crier "Alep" et "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand") après avoir tiré sur l'ambassadeur lors de l'inauguration d'une exposition artistique à Ankara, un acte qualifié de "terroriste" par Moscou.
La Russie soutient actuellement militairement à Alep le régime de Bachar al-Assad, alors que la Turquie soutient ses opposants.
Une réunion axée sur le dossier syrien est d'ailleurs prévue pour mardi à Moscou entre les ministres russes, turcs et iraniens des Affaires étrangères et de la Défense.
Avant son poste à Ankara, M. Karlov, qui parlait coréen et anglais, avait passé dans la péninsule coréenne une grande partie de sa carrière, qui avait débuté sous l'ère soviétique. Marié et père d'un enfant, il a été en poste dans les deux Corées, notamment comme ambassadeur à Pyongyang de 2001 à 2006. Moscou est l'un des seuls pays à entretenir des relations relativement bonnes avec la Corée du Nord.

- © 2016 AFP
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