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Israël: multiplication de messages haineux après le jugement d'un soldat

  • Publié le 5 janvier 2017 à 15:22

La police israélienne a indiqué avoir arrêté jeudi deux personnes pour incitation à la violence alors que les messages de haine se sont multipliés sur internet depuis le jugement d'un tribunal militaire contre un soldat accusé d'avoir achevé un Palestinien.


Les menaces ont abondé sur les réseaux sociaux contre les trois juges militaires, le colonel Maya Heller, le lieutenant-colonel Yaron Sitbon et le lieutenant-colonel Carmel Wahabi, qui ont déclaré le sergent Elor Azaria coupable d'homicide volontaire mercredi.
L'armée leur a affecté des gardes du corps pour les protéger contre de possibles représailles et la sécurité a même été renforcée autour du responsable de l'accusation, le lieutenant-colonel Nadav Weisman, ont rapporté les médias.
Les porte-parole du ministère de la Justice et de l'armée, interrogés par l'AFP, ont refusé de confirmer ces informations.
Le cas d'Elor Azaria déchaîne les passions en Israël, entre ceux qui plaident pour le respect par l'armée de valeurs éthiques et ceux qui invoquent le soutien dû aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes.
Le soldat est jugé depuis mai 2016 pour avoir tiré une balle dans la tête d'un Palestinien apparemment hors d'état de nuire après avoir attaqué des soldats israéliens. Après l'avoir déclaré coupable, le tribunal devrait prendre plusieurs semaines pour prononcer sa peine.
La police a arrêté jeudi un homme à Jérusalem et une femme de 22 ans à Kiryat Gat (centre) pour des messages postés sur les réseaux sociaux, a indiqué un porte-parole.
"Le colonel Maya Heller ne finira pas l'année", a écrit l'homme de 54 ans, tandis que la jeune femme de Kyriat Gat appelait à employer une grenade contre elle, selon le site d'information Ynet qui publie des photos, apparemment prélevées sur les réseaux sociaux, des trois juges affublés d'une moustache à la Hitler.
Le général Gadi Eisenkot, chef de l'état-major qui a poussé au procès d'Elor Azaria, a également été pris pour cible. Des internautes lui ont souhaité de "rejoindre (Yitzhak) Rabin", l'ancien Premier ministre, signataire des accords de paix d'Oslo avec les Palestiniens, assassiné en 1995 par un extrémiste juif.
"La police continue à surveiller les médias sociaux et à répondre aux menaces et aux incitations à la violence en relation avec la décision du tribunal sur Azaria", a dit un porte-parole.
Plus de deux tiers (70%) des Israéliens sont favorables à ce qu'Elor Azaria soit grâcié, selon un sondage publié par le quotidien progouvernemental Israel Hayom.
De nombreuses personnalités politiques, à commencer par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont réclamé une telle grâce.

- © 2017 AFP
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