Rugby

Top 14: fusion Racing 92/Stade Français, des obstacles à franchir

  • Publié le 14 mars 2017 à 19:55

Procédure pour engager la nouvelle entité en Top 14, mise en garde de la Fédération (FFR) et contraintes liées à l'effectif: plusieurs obstacles restent à franchir avant la fusion effective entre le Racing 92 et le Stade Français.

Quid du numéro d'affiliation?

Pour participer à une compétition professionnelle, un club doit obligatoirement posséder un numéro d'affiliation à la FFR, détenu par son association, c'est-à-dire son support amateur. Le Stade Français et le Racing 92 ayant choisi de conserver chacun leur association, et ne fusionner que les entités professionnelles, ils doivent selon l'article 216 des règlements généraux de la FFR créer une "association tierce", qui bénéficierait d'un nouveau numéro d'affiliation.

Il faut pour cela l'accord des deux associations d'origine. Or, si Jacky Lorenzetti a laissé entendre lundi que celle du Racing était d'accord, l'approbation de celle du Stade Français est beaucoup moins acquise. La mobilisation dès lundi des supporters contre le projet a montré que les réticences étaient très fortes. Lorenzetti a cependant garanti que la nouvelle entité professionnelle pouvait très bien être engagée la saison prochaine en Top 14 avec le seul numéro d'affiliation du Racing si jamais l'association support du Stade Français mettait son veto. Interrogée sur ce cas, non prévu dans ses règlements, la FFR n'a de son côté pas souhaité se prononcer.

Quel rôle pour la Fédération?

La FFR a peu apprécié la nouvelle de la fusion. Elle s'est effet dit "choquée d'apprendre par voie de presse le projet amenant à la disparition d'un des deux plus grands clubs de Rugby français" et "très étonnée d'apprendre la prétendue création d'un nouveau club sans qu'elle n'ait jamais été consultée".
Et "mettra tout en oeuvre" pour que soient "respectés" la protection des joueurs et des personnels administratifs, "l'intégralité des cadres réglementaire et juridique", ainsi que "l'intérêt supérieur du rugby". Son président Bernard Laporte et son numéro 2 Serge Simon, respectivement ancien entraîneur et joueur du... Stade Français, devaient d'ailleurs rencontrer mardi après-midi les joueurs du club parisien.

Réglementairement, la FFR peut s'opposer à délivrer un nouveau numéro d'affiliation. Mais la Fédération ne pourra pas empêcher que la nouvelle entité s'engage avec celui du Racing.

Cet épisode a en tout cas ravivé le bras de fer qui l'oppose à la Ligue, puisque le communiqué précise que Laporte "convoquera dans les jours qui viennent le Président de la LNR", Paul Goze, "pour obtenir toutes les explications".

Un peu plus tôt lundi, la Fédération avait annoncé avoir retoqué les calendriers de Top 14 et de Pro D2 pour la saison prochaine, qu'elle validera seulement lorsque "qu'un accord aura été conclu sur la réforme du statut des joueurs internationaux", sur laquelle elle s'oppose à la LNR. Au vu des tensions entre les deux institutions, la FFR pourrait conditionner la délivrance du nouveau numéro d'affiliation à la mise en place des fameux contrats fédéraux qu'elle souhaite mettre en place, au moins pour les internationaux des deux clubs franciliens.

Effectif et JIFF

"45 joueurs d'un côté, 45 de l'autre, il faudra qu'il en reste 45", a déclaré Lorenzetti lundi. Les deux président devront cependant respecter des règles pour façonner le nouveau groupe. La masse salariale, dans un effectif qui compte beaucoup de vedettes internationales, ne devra d'abord pas excéder 10 millions d'euros (hors dépassement autorisé pour les internationaux membres de la Liste Elite), limite fixée par saison jusqu'en 2019.

L'entrée en vigueur de normes plus contraignantes concernant les joueurs issus des filières de formation (JIFF) sera une autre difficulté: dès la saison prochaine, seuls 16 non-JIFF au maximum seront autorisés dans chaque club. Et les formations qui n'en aligneront pas 14 par feuille de match en moyenne lors de la saison régulière 2017-2018 seront sanctionnées d'un retrait de points la saison suivante.

AFP

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