[VIDÉO] En 2015 l'aventurier avait abandonné un tour du monde au départ de La Réunion

Entre frayeurs et rencontres, Serge Girard raconte son tour du monde en courant

  • Publié le 11 avril 2017 à 01:51

433 jours et 3 heures de course, 26.240 km parcourus: Serge Girard, 63 ans, a bouclé samedi son tour du monde en courant, qui avait débuté le 31 janvier 2016 et l'a mené sur quatre continents. Floride, Alaska, Namibie, entre autres endroits traversés..."Un peu perdu" mais des souvenirs plein la tête, l'ultra-fondeur raconte à l'AFP ses rencontres avec des gens "exceptionnels", mais aussi celles, moins plaisantes, avec les ours du grand nord canadien. Le 8 mars 2015 Serge Girard avait pris le départ à La Réunion d'un tour du monde en courant et en ramant. L'aventurier n'avait pas pu rejoindre la côte africaine à cause de mauvaises conditions météorologiques et avait abandonné la course le 11 mai 2015

Q: Comment vous sentez-vous après avoir bouclé votre tour du monde ?

R: "Je suis un peu perdu, évidemment, après 433 jours d'absence. Il faut retrouver ses habitudes. Mais ça se passe bien parce que dès mardi je commence le montage de mon documentaire (deux films de 26 minutes). En ce moment surtout, je suis dans une addiction complète à la course à pied. Cet après-midi par exemple je vais aller courir 3 heures. Sinon je suis de mauvaise humeur, comme quelqu'un qui a besoin de sa cigarette."

Q: Qu'est-ce qui va rester de votre expérience ?

R: "Avoir réalisé le record du tour du monde en courant est anecdotique (l'Australien Tom Denniss, précédent détenteur l'avait bouclé en 622 jours, ndlr). Ce qui va rester, c'est la découverte du monde à pied où on a le temps, on fait des rencontres. Et puis accéder à certains paysages à pied est une forme de récompense."

Q: Qu'est ce qui vous a le plus marqué tout au long de votre voyage ?

R: "Le grand nord canadien est quelque chose d'exceptionnel, que je ne connaissais pas. C'est là aussi où j'ai connu mes plus grandes peurs. J'ai croisé énormément d'ours qui étaient parfois tout proche de moi et ça m'a donné une peur bleue. Les Rangers canadiens m'avaient prévenu de ne jamais leur tourner le dos, de se tenir à l'écart d'une mère avec ses petits. Ca a vraiment été ma grande peur. J'ai aussi découvert les îles Fidji qui étaient extraordinaires. C'est sûrement le peuple qui m'a le plus impressionné par sa gentillesse. Et puis l'Australie dont nous sommes amoureux moi et ma femme que j'ai retraversée avec beaucoup d'intérêt. Même si j'ai eu mon record de chaleur là-bas avec 54 degrés. Au plus froid je suis descendu à -18 dans le Colorado."

Q: Vous qui courez à travers le monde depuis 20 ans, quelle image avez-vous de la planète ?

R: "Je trouve que la planète est belle. Et j'ai trouvé que les humains étaient exceptionnels. Je n'ai jamais eu aucun problème en 433 jours de course. Et ceux qui m'ont le plus marqué, ce sont les enfants. Ils venaient souvent courir avec moi, ils ne se posaient pas de question, c'était très spontané. Mais ils ne me suivaient pas sur toute la distance parce que je courais en moyenne 70 km par jour!"

Q: Vous avez fait un tour du monde, couru sur tous les continents, quel sera maintenant votre prochain défi ?

R: "Je crois que ce sera là où je ne suis jamais allé, c'est-à-dire le grand blanc: l'Antarctique. Mais il y a une chose qui me fait hésiter, c'est l'absence de rencontres. Et puis les couleurs aussi parce que là-bas, il n'y en a pas beaucoup."

POUR RAPPEL, Serge Girard n'est pas un inconnu à La Réunion. Le dimanche 8 mars 2015 c'est de l'île qu'il avait pris à pied le départ de son tour du monde en courant et à la rame. Après un tour du département, il quittait la terre ferme le mardi 17 mars 2015 et larguait les amarres au port de la Pointe des Galets à bord du Middleton, un bateau spécialement aménagé pour le défi.

 

 

L'aventure s'était finalement arrêtée le lundi 11 mai 2015. L'aventurier n'avait pas pu rejoindre la côte africaine à cause de mauvaises conditions météorologiques. Il avait été secouru par un bateau norvégien, alors que son canot était en perdition dans le canal du Mozambique. Face à une mer déchaînée et à des vents contraires Serge Girard avait été contraint d'appeler les secours devant l'impossibilité de rejoindre la Tanzanie.

mb/www.ipreunion.com avec l'AFP

 

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