Il est poursuivi pour corruption

Brésil : Temer plaide la "naïveté"

  • Publié le 22 mai 2017 à 18:36

Le président brésilien Michel Temer a reconnu lundi avoir pêché par "naïveté" en recevant le chef d'entreprise qui l'a enregistré à son insu, déclenchant un scandale qui pourrait lui coûter son mandat. Mais il refuse de reconnaître la moindre "culpabilité".


Le 7 mars, M. Temer a reçu tard dans la nuit dans sa résidence de Brasilia Joesley Batista, propriétaire du géant de la viande JBS et de la célèbre marque de tongs Havaianas, sans que cette rencontre soit prévue dans son agenda officiel. Lors de cette réunion, le président semble donner son accord pour acheter le silence d'Eduardo Cunha, ancien patron de la chambre des députés, aujourd'hui en prison pour son implication dans le méga-scandale de corruption du groupe pétrolier publique Petrobras.

Lui-même visé par plusieurs enquêtes, M. Batista, qui a fait cet enregistrement dans le cadre d'un accord avec la justice, se vante aussi pendant cette conversation d'avoir mis deux juges dans sa poche, sans susciter de réaction hostile de la part du président. "Je ne démissionnerai pas. S'ils veulent que je parte, qu'ils me forcent à partir. La démission serait une déclaration de culpabilité", a affirmé le chef de l'État dans un long entretien exclusif publié lundi dans le journal Folha de Sao Paulo.

À la question: "de quoi vous sentez-vous coupable?", M. Temer a simplement répondu : "de naïveté, j'ai été naïf". "Je reçois beaucoup de gens, beaucoup disent des bêtises et je ne relève pas. Il a essayé d'amener la conversation dans une direction et mes réponses étaient monosyllabiques", argumente M. Temer.

Le président a affirmé samedi que l'enregistrement a été "manipulé" et a demandé à la Cour Suprême (STF) de suspendre l'enquête à son encontre. Le STF doit rendre sa décision mercredi. M. Temer s'est même permis un trait d'humour à la fin de l'entretien, quand la journaliste lui demande pourquoi il a adopté un ton plus incisif samedi, lors de sa deuxième allocution présidentielle depuis le scandale. "Je crois que ça a plu aux gens. Ils ont dû se dire +enfin, on a un président+", a-t-il répondu.

AFP

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