Après près de 200 jours dans l'espace

Retour sur Terre pour Thomas Pesquet et son collègue russe

  • Publié le 2 juin 2017 à 06:47

L'heure est venue pour les astronautes français Thomas Pesquet et russe Oleg Novitski de mettre leur scaphandre. Ils regagnent la Terre vendredi après un séjour de près de 200 jours dans l'espace.


Dans la matinée, après avoir dit au revoir aux astronautes qui restent dans la Station spatiale internationale (ISS), à 400 km de la Terre, les deux hommes s'installeront dans le Soyouz MS-03 qui les avait amenés dans l'espace dans la nuit du 17 au 18 novembre.
A l'aller, l'expédition 51 comprenait trois membres mais l'Américaine Peggy Whiston, 57 ans, a vu sa mission prolongée et elle restera dans l'ISS jusqu'en septembre. Sa place dans le vaisseau russe restera vide.
Les astronautes avaient mis deux jours pour rejoindre l'ISS. Il ne leur faudra que 3h20 environ pour atterrir vers 14h10 GMT (18h10 heure de La Réunion) dans les steppes du Kazakhstan.
Benjamin des astronautes européens, dixième Français à aller dans l'espace, Thomas Pesquet, 39 ans, effectuait son premier vol. Ingénieur aéronautique et pilote de ligne, il a mené 60 expériences scientifiques et réalisé deux sorties pour des opérations de maintenance de l'ISS.
Le commandant de bord du Soyouz Oleg Novitski, 45 ans, est un ancien pilote de l'armée de l'air russe, père de deux petites filles. Il avait déjà passé cinq mois sur l'ISS en 2012 et 2013.
Pendant cette deuxième mission de 196 jours, il a effectué une cinquantaine d'expériences scientifiques pour le compte de l'agence spatiale russe Roskosmos.
"Les deux cosmonautes ont rempli toutes les tâches qui leur avaient été confiées de façon satisfaisante. Il n'y a eu aucun problème au sein de l'équipage", a déclaré à l'AFP Iouri Malentchenko, vice-directeur du Centre de préparation des Cosmonautes à la Cité des étoiles, près de Moscou.
"Thomas Pesquet s'est préparé à la Cité des étoiles. Nous avons bien vu qu'il était très qualifié, un véritable professionnel (...), avec une grande envie de travailler dans l'espace. Et son vol a confirmé ces qualités", ajoute-t-il.


- "Cerise sur le gâteau" -


"Thomas a travaillé de façon remarquable", selon Jean-Yves Le Gall, président du Cnes, l'agence spatiale française. "Il a rempli tous les objectifs fixés que ce soit sur le plan scientifique ou la maintenance de l'ISS", dit-il à l'AFP. "Cerise sur le gâteau, il a permis au grand public de devenir acteur de la mission", en communiquant sur les réseaux sociaux.
Le voyage retour commencera vendredi autour de 7h30 GMT (9h30 heure de Paris) lorsque que les deux astronautes monteront dans le Soyouz.
Le désamarrage de la Station est prévu vers 10H50 GMT (12h50 heure de Paris).
Environ 2 heures et demie après, les moteurs principaux du Soyouz seront activés pendant un peu moins de cinq minutes pour la manoeuvre de "désorbitation", souligne l'Agence spatiale européenne. Cela permettra au Soyouz d'amorcer sa descente.
Ensuite, il se séparera en trois parties. Le module orbital et le module de service, devenus inutiles, s'éloigneront et brûleront dans l?atmosphère.
Le module de descente, avec les deux astronautes, affrontera des températures allant jusqu?à 1600°C, en raison du frottement de l?atmosphère sur le bouclier thermique.
Après six mois et demi en apesanteur, les astronautes retrouveront brutalement la gravité et ressentiront jusqu'à quatre fois leur poids pendant la décélération.
A une dizaine de km d'altitude, les parachutes se déploieront, freinant encore le Soyouz.
A moins d'un mètre du sol, des rétrofusées s'allumeront, pour ralentir davantage la vitesse du module.
Lorsqu'il aura touché le sol, les équipes de récupération et de secours fonceront vers le point d'atterrissage.
Quelques heures après, si son état de santé le permet, Thomas Pesquet s'envolera pour le Centre européen des astronautes à Cologne (Allemagne). Oleg Novitski rejoindra Moscou.
L'équipe médicale de l'ESA surveillera la réadaptation à la gravité du Français. Il sera également soumis à une batterie de tests et d'examens médicaux à visée scientifique.
Les vaisseaux russes Soyouz sont le seul moyen d'acheminer et de rapatrier les équipages de la station orbitale depuis l'arrêt des navettes américaines.
Avant-poste et laboratoire orbital mis en orbite en 1998, l'ISS a coûté à ce jour quelque 100 milliards de dollars.

AFP

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