Affaire Ferrand

Griveaux, porte-parole de la REM, évoque des pratiques "extrêmement courantes"

  • Publié le 8 juin 2017 à 14:00

Le porte-parole de La République en Marche (REM) Benjamin Griveaux a évoqué jeudi des pratiques "extrêmement courantes" après des informations de BFMTV selon lesquelles les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand fut le directeur général, ont "perçu des fonds publics pour aider leur installation" dans les locaux achetés par sa compagne.

Selon BFMTV, qui présente des documents à l'appui, "le Conseil municipal de Brest et le Conseil général du Finistère ont versé de l'argent public aux Mutuelles de Bretagne pour financer - au moins en partie - l'installation des Mutuelles dans les locaux appartenant à la compagne du ministre", pour un montant total de 55.000 euros.

"On est tombés sur la tête dans cette affaire", a réagi M. Griveaux sur la même antenne. "C'est le président des Mutuelles de Bretagne qui a sollicité la ville de Brest, le Conseil départemental. Je rappelle que Richard Ferrand n'a jamais été élu à la ville de Brest. Au Conseil départemental, la subvention a été votée à l'unanimité par la commission permanente à la fin de l'année 2011 et Richard Ferrand n'était plus membre du Conseil départemental", a développé M. Griveaux.

"L'ensemble de ces pratiques sont extrêmement courantes", a assuré le porte-parole de REM, pour qui les subventions ont servi à acheter de l'équipement. "Les informations dont je dispose: c'est de la bureautique, des blouses, du matériel informatique".

Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des Territoires et secrétaire général de REM, est en difficulté depuis que le Canard enchaîné a révélé que les Mutuelles de Bretagne, dont il fut directeur général, avaient décidé en 2011 de louer, à Brest, des locaux commerciaux appartenant à son compagne pour ouvrir un centre de soins. L'association anticorruption Anticor a adressé une plainte contre X au parquet de Brest, sur le fondement du délit d'abus de confiance. Le parquet de Brest a ouvert une enquête préliminaire. M. Ferrand, candidat à sa succession aux législatives dans le Finistère, a exclu de démissionner.

M. Griveaux avait jugé le 24 mai que cette affaire n'avait "rien à voir avec la moralisation de la vie publique", chantier majeur du quinquennat, puisqu'il s'agit "d'argent privé". "(Si) vous voulez des gens qui viennent et qui ont eu une expérience dans le secteur privé, (...) vous pouvez leur faire tous les procès que vous voulez sur leurs 25 années et donc vous n'aurez jamais ni de députés ni de ministres qui viennent du secteur privé", avait-il jugé.

AFP

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