Lauréat du Sopa, prestigieux prix en Asie

L'AFP-Kaboul primé pour un reportage sur les esclaves sexuels

  • Publié le 16 juin 2017 à 15:15

Le bureau de l'Agence France Presse à Kaboul a remporté l'un des plus prestigieux prix de journalisme en Asie, le Sopa, pour un reportage sur le "bacha bazi", redoutable tradition afghane d'esclavage sexuel de jeunes garçons.

Le directeur du bureau, Anuj Chopra, et l'équipe afghane, texte, photo et vidéo, se sont vu attribuer le prix d'excellence pour les droits de l'Homme de la Société des éditeurs d'Asie (Society of Publishers in Asia - Sopa) pour leur reportage exclusif en juin 2016 montrant les conséquences désastreuses de cette tradition sur la sécurité en Afghanistan.

Parmi les autres médias récompensés par la Sopa lors d'une cérémonie à Hong Kong jeudi soir, le Washington Post pour une série sur les injustices contre les femmes en Inde, et le Financial Times pour un magazine sur le néo-maoïsme en Chine.

L'équipe de l'AFP avait déjà reçu le mois dernier l'un des prix du journalisme sur les droits de l'Homme (HRPA) à Hong Kong pour sa série d'articles sur le bacha bazi. "L'AFP se réjouit de cette reconnaissance apportée au bon travail effectué par notre bureau en Afghanistan, qui, comme les autres médias dans le pays, fonctionne dans des conditions extrêmement difficiles", a souligné le directeur régional de l'AFP pour l'Asie, Philippe Massonnet. Il a souligné le "courage des victimes, de leur famille, et des responsables qui ont accepté de nous parler".

La pratique du bacha bazi, qui signifie littéralement en dari "jouer avec les garçons", consiste pour des adultes influents -- dans le reportage de l'AFP, des commandants de police-- à enlever des garçons imberbes qu'ils maquillent et habillent parfois en femme pour les faire danser, et dont ils font surtout leurs esclaves sexuels.

Le reportage détaillait comment les talibans retournent ces enfants contre leur ravisseur, pour infiltrer les postes de police et perpétrer des attaques, qui ont fait des centaines de morts ces deux dernières années. A la suite de cette publication, le président afghan Ashraf Ghani a ordonné une enquête, dont les conclusions ne sont toujours pas connues un an plus tard.

AFP

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