Venezuela

La procureure générale devant les juges le 4 juillet

  • Publié le 29 juin 2017 à 04:42

La procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, dissidente du président chaviste Nicolas Maduro, a été citée à comparaître devant la justice mercredi par la Cour suprême et a été privée de sortie du territoire.


Le tribunal suprême de la justice (TSJ) "a fixé l'audience orale et publique au 4 juillet" qui devra statuer si la procureure générale peut être traduite en justice. Il a assorti sa décision d'une interdiction de sortie du territoire ainsi que du gel de ses comptes et de ses avoirs, a précisé le communiqué du tribunal.

Chaviste entrée en dissidence, la procureure Ortega a multiplié les interventions ces dernières semaines pour critiquer le gouvernement du président Maduro, l'accusant de vouloir confisquer le pouvoir et de réprimer durement les manifestations hostiles à son égard, qui ont fait 76 morts depuis début avril.

Le TSJ, accusé de servir le gouvernement Maduro, a également ordonné la comparution du député Pedro Carreno --un partisan du président Maduro-- qui a présenté l'action en justice contre la procureure, et du défenseur du peuple, Tarek William Sabb, également partisan du président.

M. Carreno, qui a également demandé au TSJ d'évaluer "la santé mentale" de Luisa Ortega, a assuré que la procureure a "menti" en disant qu'elle n'avait pas approuvé la nomination de 33 magistrats, désignés selon elle irrégulièrement par le précédent Parlement de majorité chaviste, en décembre 2015.

Mercredi, Luisa Ortega a accusé le président Nicolas Maduro, successeur de Hugo Chavez (1999-2013), d'avoir imposé un "terrorisme d'Etat", en raison des violences exercées par les forces de l'ordre contre la vague de manifestations secouant le pays depuis bientôt trois mois.

"Ici on dirait que tout le pays est terroriste", a-t-elle dit lors d'une déclaration devant la presse, au lendemain d'une attaque présumée d'un hélicoptère de police contre la Cour suprême, qualifiée de "terroriste" par le président Maduro, qui a mis l'armée en alerte.
"Moi, ce que je pense, c'est que nous avons un terrorisme d'Etat, où l'on a perdu le droit à manifester, où les manifestations sont cruellement réprimées, où l'on juge des civils devant la justice militaire", a-t-elle dénoncé.

AFP

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