Enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence

Affaire Business France : Pénicaud "briefée" en amont

  • Publié le 2 juillet 2017 à 17:36

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait été "briefée" en amont des difficultés d'ordre comptable que soulevait l'organisation d'une soirée en 2016 à Las Vegas autour d'Emmanuel Macron, sur laquelle la justice enquête, selon le Journal du dimanche.

Le JDD publie dimanche le fac similé d'un courriel daté du 11 décembre 2015 dans lequel la directrice de la communication de Business France (BF) écrit que "Muriel, briefée par nos soins, ne fait rien. Donc elle gèrera aussi quand la CdesC (Cour des comptes, NDLR) demandera des comptes à BF, ce ne sera pas faute d'avoir dit et redit".

Business France, agence publique dont Muriel Pénicaud était à l'époque directrice générale, est visée par une enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence.

Au centre de l'affaire: une soirée tenue le 6 janvier 2016 à Las Vegas, en plein Consumer Electronics Show (CES), grand-messe mondiale de l'innovation technologique, au cours de laquelle Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avait rencontré des dirigeants de start-up françaises.

Selon Le Canard Enchaîné, à l'origine des premières révélations, le coût de l'opération réalisée par Havas pour Business France, sans qu'il y ait eu d'appel d'offres, aurait été de 381.759 euros, dont 100.000 euros pour les seuls frais d'hôtel.

Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte notamment pour favoritisme, les sièges de Business France et d'Havas ont été perquisitionnés le 20 juin. Libération affirmait mercredi que Mme Pénicaud avait "validé" certaines dépenses relatives à l'organisation de la soirée.

La ministre a répondu qu'elle n'avait rien à se reprocher, évoquant une "erreur de procédure" à la suite de laquelle elle avait "immédiatement déclenché un audit, interne et externe". "C'est moi qui ai alerté le conseil d'administration, c'est moi qui ai déclenché l'audit", a-t-elle insisté, qualifiant l'idée qu'elle ait pu étouffer l'affaire de "blague".

AFP

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