Musique

U2 embarque le Stade de France dans son road-trip américain

  • Publié le 26 juillet 2017 à 05:10

Les Irlandais de U2 ont célébré, mardi au Stade de France, les 30 ans de leur album "The Joshua Tree", avec le savoir-faire du plus grand groupe du monde qu'ils sont devenus, mais aussi avec le coeur des glorieux artisans du rock qu'ils ont toujours été.


Trois décennies séparent cette tournée anniversaire de celle qui suivit la sortie de leur 5e album. Celui avec lequel ils ont conquis cette Amérique, qui avait fait rêver avant eux les Beatles ou les Rolling Stones.
En 30 ans, "rien n'a changé, tout a changé", dira le leader Bono dans quelques chansons. Sur scène, par rapport à la tournée 1987, ce qui a changé c'est surtout l'écran. Celui-ci est d'une longueur exceptionnelle.

Et il y a ce fameux arbre de Joshua qui trône, dépassant même le haut de l'écran. Face à lui, le soleil se couche lentement. C'est parfait. Dans les westerns c'est le moment où le film se finit, avec le cowboy qui part au loin. Cette fois, au contraire, c'est là que la séance commence.

A la batterie, Larry Mullen Jr martèle "Sunday Bloody Sunday". Surprise, ce n'est pas en 1987 que nous sommes revenus, mais en 1983.

Le public est déjà hystérique. Le leader Bono, en bonne sangsue, pompe toute cette énergie soudaine, il saute comme à ses 23 ans. Il en a 34 de plus, mais rien ne trahit cette réalité. "New Year's Day", "Pride" et surtout "Bad", dans laquelle un hommage est rendu à David Bowie, prolongent cette mini-première partie. Viennent enfin les 11 titres de "The Joshua Tree" joués dans l'ordre. Amusé, Bono, invitera même à "mettre le disque sur face B" à mi-parcours. Et oui, à l'époque la musique ne s'écoutait que sur vinyles et cassettes audio.

- La surprise Patti Smith -

L'écran se pare de rouge, l'arbre s'illumine. Les premiers accords de "Where the Streets Have No Name" sonnent. 80.000 personnes frissonnent. Panoramique vers le bas: le majestueux désert californien apparaît enfin, filmé comme dans une voiture qui avance au ralenti. Époustouflant.

Tout comme le Grand Canyon, capté sur une journée en grand angle fixe, pour "With or Without You". L'impression rappelle les collages photographiques du même lieu par l'artiste anglais David Hockney, exposé actuellement au Centre Pompidou.

Et la musique alors? Elle est brute et puissante, sur "Bullett The Blue Sky" qui fustigeait l'impérialisme américain, militairement à l??uvre au Salvador et au Nicaragua. Soul et émouvante, sur "Red Hill Mining Town" que le groupe n'avait jamais joué en live avant cette tournée.

Sur "Exit", énorme d'intensité, le diable semble s'être emparé de Bono, qui se filme en gros plan avec fureur. Un clin d'oeil à la folle époque du Zoo TV Tour, en 1992, dans lequel il faisait de même, alors grimé en Mac Phisto, pour se moquer de son propre statut de rock-star.

"Mothers of the Disappeared" offre enfin un moment d'émotion très forte, avec la grande Patti Smith en invitée surprise.

En rappel, le groupe remonte sa discographie. "Miss Sarajevo" est devenue "Miss Syria". "Elevation" précède assez imparablement "Vertigo". "One" permet au public parisien de ne faire qu'un avec la bande à Bono.
Pour U2, revenu sur l'avancée de scène, il est temps de regarder devant soi. L'écran géant s'est éteint, "The Little Things That Give You Away" vient boucler le show.

Cette chanson figure sur le prochain album "Songs of Experience", à paraître bientôt. Preuve que U2 a aussi des voyages dans le futur à proposer.

AFP

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