Rentrée 2017

Des CP dédoublés, un retour à quatre jours pour une partie des écoles et quelques couacs

  • Publié le 26 août 2017 à 12:33

Plus de 12 millions d'élèves s'apprêtent à reprendre le chemin de l'école dans une semaine.

Le nouveau ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a oeuvré à la mise en place de mesures, diversement appréciées par la communauté éducative.

- Dédoublement des classes de CP dans les quartiers défavorisés -

C'est la mesure phare de cette rentrée et la mise en oeuvre --partielle-- d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Les 2.500 classes de CP dans les écoles des quartiers très défavorisés (dits REP+) afficheront un effectif maximum de 12 élèves. Seules 70% des classes de ces CP devraient afficher une douzaine d'élèves, les autres accueilleront deux maîtres dans leur classe, faute de locaux suffisants.

Cette mesure, appelée à s'étendre peu à peu aux classes de CE1 de REP+ et de CP et CE1 des quartiers défavorisés (REP), puisera dans le vivier des enseignants du dispositif "Plus de maîtres que de classes", qui consiste à affecter un enseignant supplémentaire dans une école. Les enseignants qui pratiquaient ce dispositif critiquent sa suppression annoncée, avant même qu'il soit évalué.

- Retour à la semaine de 4 jours -

Près d'un tiers des écoles primaires passent à la journée de quatre jours dès septembre, revenant ainsi sur les quatre jours et demi instaurés sous le quinquennat précédent (en 2013 et 2014). Il s'agit du troisième changement de rythmes en neuf ans, puisque les écoliers étaient déjà passés de la semaine de quatre jours et demi à quatre jours en 2008, sous Nicolas Sarkozy.

La rue de Grenelle évoque "la liberté nouvelle" dont se sont emparées les communes --qui réaliseront des économies grâce à la semaine de quatre jours--. Les spécialistes de l'enfance déplorent que l'intérêt des enfants passe après celui des adultes. La plupart des pays de l'OCDE comparables à la France comptent cinq jours de classe par semaine.

- Les stages de soutien de fin août avant la 6ème -

Le ministre avait annoncé en juin des stages de soutien gratuits d'une semaine avant la sixième, au moins dans les établissements d'éducation prioritaire, assurés par des enseignants volontaires et rémunérés. Les syndicats d'enseignants rappellent que cette semaine de "pré-rentrée" destinée à des écoliers ou des collégiens existent depuis de nombreuses années. Ils disent n'avoir eu aucune montée en puissance ce mois d'août. "Ce sont des opérations coûteuses et il n'y a pas eu de crédits alloués", dit Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, un syndicat d'enseignants.

- La réforme du collège assouplie -

Dès cette rentrée, les collèges qui le souhaitent peuvent réinstaurer les options de latin et grec, développer les classes bilangues et les sections européennes, dont seule une partie avait subsisté avec la réforme du collège mise en oeuvre il y a un an par la ministre précédente, Najat Vallaud-Belkacem.

- Des emplois aidés supprimés -

Le gouvernement veut diminuer le nombre d'emplois aidés, jugés coûteux et peu efficaces. Les communes, chargées de l'entretien matériel des écoles et d'une partie de leur personnel, ont largement recours à ces emplois, pour assurer notamment les fonctions d'auxiliaires de vie, accompagnateurs des élèves en situation de handicap, aides administratives ou directeur d'école.

Le ministre a promis vendredi qu'il n'y aura pas d'emplois aidés en moins pour l'accueil des enfants en situation de handicap. Mais tous postes confondus, l'Education nationale comptera 23.000 emplois aidés en moins que l'année dernière, a calculé le Snuipp-FSU, premier syndicat des professeurs des écoles.

- La rentrée en musique -

Le ministre de l'Education souhaite "une rentrée en musique": "élèves, professeurs, parents, chorales et orchestres" sont invités "à jouer dans les écoles et les établissements le jour de la rentrée". Une annonce qui a, au mieux, fait sourire les enseignants. "Les collègues n'ont pas attendu le texte du ministre pour tenter de faire de la rentrée une journée la plus agréable possible", note Francette Popineau, du Snuipp-FSU. "Ce genre de choses ne s'improvise pas", dit-elle.

AFP

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