Bayern Munich

Ancelotti menacé après la débâcle à Paris

  • Publié le 28 septembre 2017 à 15:25
  • Actualisé le 28 septembre 2017 à 15:40

Pour la presse et les commentateurs, Carlo Ancelotti a failli et le Bayern semble déjà réfléchir à sa succession... L'étau se resserre autour de l'entraîneur italien, accusé d'avoir laissé ses meilleurs joueurs sur le banc lors de la gifle 3-0 à Paris en Ligue des champions.


Selon le quotidien Sport Bild, les dirigeants du club ont convoqué pour ce jeudi après-midi une réunion de crise où doit être évoqué son avenir à la tête de l'équipe. "Une séparation n'est plus à exclure, le coach du Bayern vacille", écrit Sport Bild sur son site internet.
Ce match de Ligue des champions à Paris devait être pour les Bavarois l'occasion de se situer sur la scène européenne, et de remettre les pendules à l'heure après un début de saison hésitant. C'est raté, et "Carletto" en ressort plus fragilisé que jamais.


. Ancelotti ne convainc plus
La force du Bayern, avait dit avec assurance le patron du club Karl-Heinz Rummenigge avant le match, "c'est son expérience".
Quelle mouche a donc piqué Ancelotti, qui a décidé, à la surprise générale, de laisser sur le banc quatre des joueurs majeurs de l'effectif: la charnière centrale championne du monde avec l'Allemagne Hummels-Boateng (ce dernier était même en tribune), ainsi que les ailiers Robben et Ribéry?
Dans la presse, ce n'est pas encore l'hallali, mais le "Mister" a clairement perdu son crédit.
"L'Italien tellement expérimenté a provoqué stupéfaction et irritation avec sa composition d'équipe", commente Die Welt.
Pour Kicker, le magazine du foot, "avec sa composition, Ancelotti avait pris un risque (...) il est le grand perdant".
L'anecdote, rapportée par un quotidien de Munich, résume l'état d'esprit: "L'entraîneur a tellement surpris tout le monde avec sa composition que pendant la conférence de presse d'après-match, un journaliste lui a demandé: +Vous n'avez pas fait jouer les meilleurs joueurs. Vous saviez à l'avance que vous alliez perdre?+"
Ancelotti s'est justifié, en expliquant qu'il voulait densifier son milieu pour avoir le contrôle du match. "C'est comme ça dans les grands clubs. De bons joueurs doivent rester sur le banc à chaque match, c'est mon boulot", a-t-il seulement répondu.


. Rummenigge brandit la foudre
A la fin du match, les dirigeants du Bayern ont quitté le stade sans desserrer les dents.
Mais au banquet d'après-match, à l'hôtel parisien du Bayern, Rummenigge a pris le micro, et d'une voix calme, a lâché: "C'est une défaite qu'il nous faut analyser, et après laquelle il va falloir parler clairement et tirer les conséquences", a-t-il lancé. Sur la vidéo diffusée par le site du club, on voit Ancelotti, assis à ses côtés, mastiquer nerveusement.
"Conséquences": Le mot n'a pas été choisi par hasard. Et les commentateurs se demandent maintenant si l'entraîneur va payer la déroute et être écarté.
"L'étau se ressert sur Ancelotti", estime Die Welt, qui s'interroge sur la capacité du Bayern à rester un grand d'Europe: "Après la plus lourde défaite en phase de poule de Ligue des champions depuis 21 ans, la direction de ce grand club chancelant ne veut et ne peut plus rester sans réagir", écrit le quotidien. "Sinon ce 27 septembre pourrait marquer un changement d'époque en Europe et à Munich".


. Les joueurs prudents
Les joueurs, mal à l'aise pour répondre aux questions sur leur coach, ont logiquement tenté de prendre la responsabilité sur eux après le match, sans incriminer directement Ancelotti, mais sans prendre sa défense non plus.
Robben, interrogé sur son absence du onze de départ, s'est borné à: "Je ne dirai rien à ce sujet. Chaque mot serait de trop. L'important, c'est que nous fassions front maintenant en tant qu'équipe. Nous avons besoin de calme. Celui qui exprime son insatisfaction à l'extérieur n'aide l'équipe en rien".
Même retenue chez Thomas Müller, capitaine mercredi: "C'est l'entraîneur qui prend les décisions. Nous, nous devons tout donner sur le terrain pour mettre ses plans en application. Dans ce sens, nous sommes responsables".

Par Anne-Laure MONDESERT - © 2017 AFP

guest
0 Commentaires