Qualifications au Mondial

Quand les Bleus se font peur

  • Publié le 6 octobre 2017 à 16:14
  • Actualisé le 6 octobre 2017 à 16:18

L'équipe de France, qui n'a qu'un point d'avance en tête de son groupe de qualifications au Mondial-2018, est une spécialiste des frissons tardifs en éliminatoires de la Coupe du monde. Depuis 1986, les Bleus n'ont terminé qu'une seule fois à la première place de qualifications pour la Coupe du monde, avant l'édition 2006.


. Qualif. Mondial-1990: le faux pas chypriote
Henri Michel doit gérer l'après-Platini. Or, dès le deuxième match, le 22 octobre 1988, les Bleus font le faux pas qui s'avèrera fatal. A Chypre, Philippe Vercruysse ouvre le score avant la pause mais les îliens égalisent sur penalty à la 78e minute (1-1). Michel est alors limogé et remplacé par... Platini.
L'ex-capitaine démarre son mandat par trois matches sans victoire, s'inclinant en Yougoslavie (3-2) et en Ecosse (2-0), avant un 0-0 face aux Yougoslaves au Parc des Princes.
Finalement, alors que seuls les deux premiers sont qualifiés, les Bleus terminent 3e, à un point de l'Ecosse mais avec une meilleure différence de buts. Manquait donc le point abandonné en Méditerranée (la victoire valait deux points à l'époque), le seul glané par Chypre dans ces éliminatoires...


. Qualif. Mondial-1994: le cauchemar bulgare
Les Bleus de la génération Papin-Cantona n'avaient besoin que d'un nul en deux matches, de surcroît à domicile, pour aller au Mondial-1994 des Etats-Unis.
Le 13 octobre 1993 face à Israël, les Français tiennent la qualification... jusqu'à la 93e minute, quand ils s'inclinent 3-2. Le coup est rude, mais ce n'est que partie remise, pense-t-on.
Le 17 novembre 1993, la sono du Parc des Princes crache "L'Amérique", le tube de Joe Dassin, juste avant d'affronter l'équipe de Hristo Stoichkov. Mais le rêve américain tourne au cauchemar bulgare quand, à la 90e minute, un certain Emil Kostadinov plante son deuxième but (2-1) et glace la France du foot.
Kostadinov vient d'expédier un missile sous la barre au terme d'une contre-attaque éclair, après un centre trop long de David Ginola. Le sélectionneur Gérard Houllier ajoutera la polémique au marasme en accusant l'ailier de "crime contre l'équipe".


. Qualif. Mondial-2010: la main de Henry
Marqués par une retentissante défaite 3-1 en Autriche, les Bleus de Raymond Domenech, maintenu à son poste malgré le fiasco de l'Euro-2008, finissent un point derrière la Serbie. Ils doivent disputer les barrages.
En ce 18 novembre 2009 au Stade de France, les Bleus reçoivent l'Eire en barrage retour, après un aller remporté 1-0 (but de Nicolas Anelka à Dublin). Apathiques, tétanisés, ils sont poussés à la prolongation par un but de Robbie Keane (33e). A la 103e minute, alerté par un coup franc de Florent Malouda, Thierry Henry contrôle le ballon de la main et adresse une passe décisive pour la tête de William Gallas (1-1 a.p.). L'arbitre suédois Martin Hansson valide le but malgré la fureur des Verts.
La polémique explose. Henry se dit "extrêmement désolé pour les Irlandais qui méritent vraiment" de se qualifier, et la sphère politique s'en mêle: le Premier ministre irlandais Brian Cowen demande à rejouer la rencontre, alors que son homologue français François Fillon lui demande de ne pas "s'immiscer" dans le football.
Finalement, les Bleus iront bien en Afrique du Sud, où ils seront piteusement éliminés au premier tour en se faisant surtout remarquer par la fameuse grève de l'entraînement des joueurs à Knysna, pour protester contre le renvoi d'Anelka qui a insulté Domenech.


. Qualif. Mondial-2014: l'Ukraine renversée
Didier Deschamps a succédé à Laurent Blanc et les Bleus doivent batailler dans leur groupe avec l'Espagne, en plein âge d'or.
Mais les champions du monde et d'Europe espagnols viennent s'imposer à Saint-Denis (1-0). La France, elle, voit sa deuxième place menacée quand elle s'empêtre en Géorgie (0-0) alors que Karim Benzema reste 1222 minutes en sélection sans marquer. Franck Ribéry sonne la révolte au Belarus (4-2) et les Bleus accèdent finalement aux barrages.
C'est l'Ukraine au programme. Mais le 15 novembre 2013 à Kiev, patatras: les Bleus s'inclinent 2-0, avec notamment un penalty provoqué par Laurent Koscielny.
Quatre jours irrespirables plus tard, Deschamps opère des choix forts dans son onze au retour. Les Bleus s'imposent 3-0 (but de Benzema et doublé de Mamadou Sakho), les joueurs entonnent la Marseillaise au micro en choeur avec le Stade de France et prennent un élan qui les mènera jusqu'à un quart de finale au Mondial-2014 contre l'Allemagne (1-0).

Par Yanan WANG - © 2017 AFP

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