La décision finale sera connue avant Noël

ND-des-Landes: partisans et opposants fourbissent leurs armes

  • Publié le 25 novembre 2017 à 17:08
  • Actualisé le 25 novembre 2017 à 17:22

Une simulation de crash d'avion pour les uns, une randonnée dans le bocage pour les autres: partisans et opposants à l'aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) fourbissent leurs armes à quelques jours de la remise du rapport des médiateurs sur ce projet contesté.

Samedi matin, les partisans de la nouvelle infrastructure, prévue à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, ont choisi de mettre l'accent sur les nuisances sonores et les risques que fait peser, selon eux, le maintien d'un aéroport à proximité d'une agglomération de 620.000 habitants. Plusieurs centaines de personnes, jusqu'à 1.000 selon les organisateurs, ont ainsi assisté samedi matin, sur le parvis de la cathédrale de Nantes, au crash d'une réplique d'avion en polystyrène d'environ douze mètres de long, de la compagnie "Air médiation", avec une soixantaine de "passagers" à son bord.
Derrière cette action symbolique, les "riverains en colère" et les associations pro-transfert ont voulu envoyer "un petit clin d'oeil à la médiation qui va se crasher", a souligné Guillaume Dalmard, porte-parole de l'association "Des ailes pour l'Ouest".

- Décision avant Noël -

Lancée le 1er juin, cette mission de médiation gouvernementale a suscité de vives critiques de la part des associations et des collectivités locales soutenant de longue date le transfert, qui dénoncent depuis six mois la présence en son sein de deux médiateurs "opposants notoires" à Notre-Dame-des-Landes, selon eux. Voulue par Emmanuel Macron afin "d'apaiser" les tensions avant une décision "claire" et "assumée" sur ce projet quinquagénaire, cette médiation a été marquée par de vifs échanges entre deux camps irréconciliables.

Les trois médiateurs - Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne proche du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, Michel Badré, ingénieur membre du Conseil économique, social et environnemental, et Anne Boquet, préfète - ont auditionné plus de 200 personnes. Ils doivent remettre leur rapport le 1er décembre, qui présentera les avantages et les inconvénients, en termes économiques, environnementaux et d'aménagement du territoire, d'une optimisation de l'actuel aéroport, Nantes-Atlantique, ou de son déménagement à Notre-Dame-des-Landes.

Le chef de l?État ou son Premier ministre Édouard Philippe doivent dire, au plus tard à Noël, si oui ou non ils décident la construction de la nouvelle infrastructure, déclarée d'utilité publique en 2008, et dont la concession a été confiée en décembre 2010 au groupe de BTP Vinci. Les débats autour de ce dossier avaient empoisonné le quinquennat de François Hollande. Les habitants de Loire-Atlantique avaient voté en juin 2016 majoritairement pour le transfert, lors d'une consultation locale qui n'avait pas réussi non plus à apaiser les tensions.

- Balade dans la ZAD -

L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes aurait dû être inauguré à l'automne 2017, s'il n'avait pas fait l'objet d'une vive contestation dans les prétoires et sur le terrain de la part des opposants, mais aussi d'une longue indécision politique. Quelque soit le choix fait au plus haut sommet de l'État, se posera dans tous les cas la question de l'évacuation de la ZAD. Cette "zone d'aménagement différé" de 1.650 hectares dédiée au projet est occupée à plein temps par 200 à 300 "zadistes", que les opposants ont promis de "défendre" en cas d'intervention des forces de l'ordre dans ce bocage nantais.

C'est là que les opposants au transfert ont choisi de se donner rendez-vous dimanche, pour une journée de balade sur les chemins de randonnée balisés dans la ZAD, inaugurés le 2 juillet, afin de "partager la beauté du bocage". "La ZAD, c'est un espace ouvert, même si la propagande pro-aéroport prétend le contraire. Avec ces sentiers, on voulait montrer au grand public que c'est tout à fait possible d'y circuler", explique Philippe Péneau, membre d'un comité de soutien anti-NDDL de la banlieue nantaise.

AFP

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