Catalogne

Un leader indépendantiste demande à la justice sa libération

  • Publié le 4 janvier 2018 à 16:02
  • Actualisé le 4 janvier 2018 à 16:24

L'ex vice-président indépendantiste de la Catalogne, Oriol Junqueras, comparaissait jeudi devant trois magistrats de la Cour suprême pour demander sa remise en liberté, afin notamment d'exercer ses "droits politiques", a-t-on appris de source judiciaire.


L'audience a démarré vers 10h45 (9h45 GMT), selon un porte-parole de la Cour, et vise à contester son placement en détention par le juge d'instruction en charge du dossier, Pablo Llarena.
L'audience en présence d'Oriol Junqueras, incarcéré depuis deux mois, intervient après les élections régionales du 21 décembre en Catalogne où il a été élu député en tant que tête de liste du deuxième parti indépendantiste catalan ERC (Gauche républicaine de Catalogne).

Quelques jours après la déclaration d'indépendance de la "République catalane" votée par le parlement régional, Oriol Junqueras - un docteur en histoire de 48 ans - avait été inculpé pour "rébellion" et "sédition" notamment, soupçonné d'avoir participé à un complot devant mener la région à rompre unilatéralement avec l'Espagne. Vice-président en charge des Affaires économiques, M. Junqueras était notamment chargé de mettre en place une administration fiscale indépendante.

Le juge Llarena avait refusé, début décembre, de le laisser en liberté en considérant que le risque de réitération du délit reproché était trop élevé. Le magistrat se fonde notamment sur un document trouvé chez son bras droit lors de perquisitions, dans lequel est définie la stratégie du noyau dur indépendantiste pour atteindre son but. Le texte n'est ni daté ni signé.

L'avocat de M. Junqueras, Andreu Van den Eyden, a expliqué mercredi soir à la radio Cadena Ser qu'il plaiderait l'absence de risque de "réitération" du délit, soulignant qu'il n'y a jamais eu de "rébellion", car le mouvement n'était pas violent et que, pour l'avenir, M. Junqueras "défend la voie du dialogue". L'avocat estime aussi que l'élu doit pouvoir exercer son "droit à la représentation politique" comme député, et, s'il reste détenu, être rapproché de Catalogne pour profiter d'autorisations de sortie afin d'assister aux débats importants au parlement régional.

La décision des trois juges de la Cour suprême n'est pas sans conséquences politiques: les indépendantistes jouissent de la majorité absolue en sièges au nouveau parlement, avec 70 députés sur 135, mais huit ne peuvent pas siéger pour l'instant car ils sont soit en fuite en Belgique, soit en prison pour trois d'entre eux. Au moins six des huit élus doivent donc trouver une solution pour permettre au bloc séparatiste de conserver le seuil de 68 députés qui lui garantit la majorité: soit en obtenant une sortie de prison, soit en cédant leur siège au candidat suivant sur la liste.

AFP

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