Vent d'ouverture sur la mode à Milan

D&G s'encanaille dans un grand magasin

  • Publié le 14 janvier 2018 à 23:30
  • Actualisé le 14 janvier 2018 à 23:37

Des mannequins qui montent et descendent sur des escalators au milieu d'une foule armée de smartphones: Dolce & Gabbana a fait souffler dimanche un vent d'ouverture sur la Fashion week milanaise, en organisant un défilé dans un grand magasin.


Au lendemain de son show réservé aux happy few, où elle a fait défiler des stars des réseaux sociaux, enfants de célébrités et même le footballeur de la Juventus Paulo Dybala, la maison italienne s'est encanaillée à La Rinascente, une chaîne italienne de grands magasins.
Trente minutes avant l'heure prévue du show, l'ambiance est électrique. Difficile de trouver, puis surtout de garder sa place, alors que des agents de sécurité en costume noir tentent de laisser libre l'espace nécessaire aux passages des mannequins.
Venus seulement faire des emplettes, certains s'agacent de ne plus pouvoir sortir, les escalators étant bloqués...
Mais soudain, la musique résonne et un à un, les mannequins --sans star cette fois-- défilent.
La foule, diverse, braque ses téléphones portables. Des "waouh" et des cris éclatent lorsque des modèles apparaissent en veste de pyjama de soie ouverte sur un torse musclé, sur lequel pend un collier en or.
Avec leurs lunettes noires carrées et les cheveux rabattus sur le côté, les mannequins sembles clonés. La collection baptisée "DG Sartoria" est plus classique que celle de la veille.
Parti du stand de D&G, le cortège traverse le premier étage, descend les escalators et fait le tour du niveau mezzanine, avant de descendre au rez-de-chaussée.
Comme dans un show classique, les mannequins reviennent à la fin tous ensemble, accompagnés cette fois des petites mains de la maison en blouse blanche. Le duo de stylistes Domenico Dolce et Stefano Gabbana ferme le banc, acclamés par le public.

- Comme le design -

"C'était génial! Cela n'arrive jamais qu'un défilé soit ouvert au public, il faut toujours avoir une invitation. C'est mon premier défilé", s'enthousiasme Leslie Boggi, 18 ans. "D&G a un style jeune, très extravagant. C'est une icône".
Avec son amie Sonia Ferri, elles ont filmé et posté des photos en direct sur Instagram, réseau social très utilisé par la griffe.
Elles font partie du c?ur de cible de D&G, les "millenials", ces jeunes nés entre 1980 et 2000, venus en nombre dimanche.
Mais les plus âgés sont aussi séduits: "c'est vraiment un belle occasion d'ouvrir les défilés", souligne Davide Parise, 38 ans, en jugeant très original le lieu choisi.
L'initiative de D&G s'inscrit dans cette volonté d'"ouverture sur la ville" souhaitée par le maire de Milan, Giuseppe Sala, qui avait invité en septembre 2016 le monde de la mode à suivre l'exemple du design.
Le Salon du meuble, organisé chaque mois d'avril, essaime ainsi dans toute la capitale lombarde, avec une multitude d'événements off qui suscitent l'enthousiasme des Milanais et des touristes.

- Chez Etro aussi -

Lors de la semaine de la mode femmes, en septembre, avait déjà été organisé l'événement "Milano XL", avec sept installations géantes à travers la cité mettant en avant la créativité italienne, des tissus aux lunettes.
Samedi, la maison Etro, qui fête ses 50 ans, a elle aussi ouvert pour une heure à une centaine d'anonymes son "Dandy Detour", installation créée dans le Palazzo del Ghiaccio (une ancienne patinoire) afin de faire découvrir sa nouvelle collection.
Le visiteur est accueilli dans une sorte de brocante de luxe, des souvenirs accumulés par le Dandy: les mannequins sont assis dans des fauteuils, allongés sur une énorme pile de coussins ou adossés à un juke-box.
"Nous sommes pour la multiplicité, l'ouverture", explique à l'AFP le directeur artistique Kean Etro.
"C'est aussi l'esprit d'un certain Milan", celui de "l'accueil", ajoute-t-il, en rappelant que pour Etro il ne s'agit pas d'une première.
"Par le passé, nous avons déjà organisé des défilés dans un supermarché, un train ou à travers les rues de Milan", précise le styliste, en soulignant avoir "toujours un peu de difficulté à vivre le défilé traditionnel".

2018 AFP

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