Nantes

Mme Borne au chevet des élus "inquiets" pour préparer l'après-NDDL

  • Publié le 27 janvier 2018 à 21:10
  • Actualisé le 27 janvier 2018 à 22:05

Dix jours après l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la ministre des Transports Elisabeth Borne a tenté samedi de rassurer des élus "inquiets", demandeurs de gages et d'un calendrier sur l'aménagement de Nantes-Atlantique.

"L'objectif, c'est d'ouvrir une nouvelle page", a déclaré à la presse Mme Borne, dans un salon de l'aéroport de Nantes, après avoir rencontré les élus du territoire qui ont porté et financé le transfert de la plateforme aéroportuaire à Notre-Dame-des-Landes. "Après des années d'indécision dans ce dossier, une décision s'imposait, elle était nécessaire pour sortir de l'impasse. Cette décision a été prise. Bien sûr, elle suscite chez certains de la déception, voire de la colère", a relevé la ministre. Peu auparavant elle avait été sifflée par des centaines de manifestants et de "riverains en colère", devant la mairie de Saint-Aignan-Grandlieu, commune située en bout de piste de l'aéroport de Nantes.

L'abandon définitif du transfert "suscite aussi des inquiétudes. Donc mon objectif, c'est de lever les inquiétudes", a ajouté Mme Borne, qui devait ensuite se rendre à Rennes, à la rencontre des élus bretons. Le Premier ministre Edouard Philippe l'a chargée d'une mission de six mois pour préciser les conditions du développement de Nantes-Atlantique, ainsi que celui des autres plateformesaéroportuaires du Grand Ouest, et assurer une meilleure connexion avec les plateformes parisiennes par TGV.

"Très rapidement", des travaux seront engagés à Nantes-Atlantique "pour accueillir dans de bonnes conditions les passagers", a promis la ministre, alors que Nantes-Atlantique a franchi à l'automne le cap des cinq millions de passagers annuels, et qu'elle devrait en accueillir neuf millions à horizon 2040. Mais "beaucoup de sujets doivent être travaillés", sur la nouvelle aérogare, sa desserte, sur les complémentarités entre les différentes plateformes du Grand Ouest, ou encore sur la réduction des nuisances sonores, a concédé la ministre.

- 'Un engagement rapide de l'Etat' -

Les élus locaux, qui réclament des "compensations" en termes d'infrastructures après l'abandon du transfert de l'aéroport, ont dit attendre un "engagement clair et rapide" de la part du gouvernement après leurs rencontres à huis clos avec la ministre. La maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, a ainsi demandé des "réponses claires de l'Etat" sur la protection des populations survolées et riveraines de Nantes-Atlantique ou la desserte de l'aéroport en tramway, et "un calendrier concret".

"J'attends de l'Etat qu'il nous présente, dans les toutes prochaines semaines, sa solution précise pour répondre aux interrogations sur l'avenir de Nantes-Atlantique", a exhorté Christelle Morançais, présidente (LR) de la région Pays de la Loire, déplorant à nouveau l'absence de "plan B" et de précisions sur le réaménagement de l'aéroport, son coût et sous quel délai. "On a eu un discours, on a une volonté affichée, mais rien sur la table", a regretté Jean-Claude Lemasson, maire de Saint-Aignan-Grandlieu.

Le président socialiste du conseil départemental de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, premier à recevoir la ministre, a quant à lui exprimé les "craintes" des élus "concernant le développement du Grand Port Maritime, l'avenir de la raffinerie et du contournement de Donges, l'avenir de la centrale de Cordemais". "Il faut prendre un petit peu de temps. Tous les projets avaient été conçus dans la perspective de Notre-Dame-des-Landes", a réagi la ministre des Transports.

"Aujourd'hui, il faut repenser ces projets de développement du Grand Ouest, donc c'est ce travail qu'on va faire d'ici six mois, avec les élus, avec les acteurs du terrain", a indiqué Mme Borne, qui a promis de revenir "à mi-parcours" de sa mission. La ministre a par ailleurs réaffirmé que l'aménagement de Nantes-Atlantique, dont le coût est évalué à environ 450 millions d'euros, serait à la charge du concessionnaire, via les compagnies aériennes.
 

AFP

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