Lactalis

25 cas sporadiques de salmonellose sur 10 ans selon l'Institut Pasteur

  • Publié le 1 février 2018 à 15:39
  • Actualisé le 1 février 2018 à 15:41

La bactérie présente dans une usine de lait infantile Lactalis et à l'origine de deux épidémies de salmonellose chez des nourrissons en 2005 et 2017 en a également contaminé 25 autres entre 2006 et 2016, a indiqué jeudi l'Institut Pasteur à l'AFP.


Les analyses de Pasteur accréditent l'idée que cette bactérie a subsisté pendant toutes ces années dans cette usine de Craon (Mayenne), rachetée par Lactalis à son concurrent Celia en 2006.
"Ce sont des cas sporadiques de salmonellose chez des nourrissons, 25 sur dix ans, pour lesquels nous avons pu confirmer qu'il s'agissait de la même souche" de salmonelle qu'en 2005 et 2017, a expliqué le directeur du Centre national de référence salmonelles à Pasteur, François-Xavier Weill.
"On a d'abord prouvé que la même bactérie de type salmonella agona était en cause dans les deux épidémies de salmonellose, de 2005 et 2017. Et on s'est demandé où avait pu résider la souche pendant les 12 années entre temps", a déclaré le bactériologiste.
"La seule hypothèse possible scientifiquement, c'est qu'elle est restée dans l'usine en question", a-t-il ajouté.
Le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, était allé moins loin, dans un entretien avec Les Échos jeudi.
Puisque des salmonelles ont été trouvées "dans l'environnement" de l'usine entre 2005 et 2017, "on ne peut donc pas exclure que des bébés aient consommé du lait contaminé sur cette période", déclarait-il.
L'Institut Pasteur n'a cependant pas les moyens de dire si ces 25 nourrissons malades entre 2006 et 2016 avaient consommé du lait infantile venu de cette usine.
"C'est extrêmement difficile de retrouver si c'est le cas. Mais l'ADN parle très clairement, et il oriente vers cette usine", a affirmé M. Weill, qui avait mené l'enquête bactériologique sur la contamination de janvier-mai 2005.
Cette épidémie avait touché 141 nourrissons, tandis que celle de 2017 en a affecté 38.

Par Caroline CHAUVET et Hervé BAR - © 2018 AFP

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