Real Madrid-Paris SG

Blockbuster, catégorie thriller

  • Publié le 14 février 2018 à 12:58
  • Actualisé le 14 février 2018 à 13:29

Un roi d'Europe à la peine, un ambitieux désireux de le détrôner: Real Madrid ou Paris SG, le vainqueur du huitième de Ligue des champions plongera son adversaire dans le doute et la crise. Premier versant de ce sommet mercredi (23h45 à La Réunion) à Madrid.


- 'Jusqu'à la mort'
Cette affiche, "au centre du football mondial" selon l'entraîneur parisien Unai Emery, est aussi un monument de la trouille... Même si le Madrilène Luka Modric s'en défend - "la peur, ça n'existe pas dans le football, surtout pas pour le Real Madrid".
Le Real de Cristiano Ronaldo, largué en championnat après avoir gagné deux Ligues des champions d'affilée et la Liga la saison dernière, n'a plus que la reine des compétitions de clubs pour sauver son année. Son entraîneur Zinédine Zidane, longtemps intouchable, est sous le feu des critiques de la presse malgré le soutien de ses joueurs. "Nous sommes avec lui jusqu'à la mort", a asséné mardi le défenseur Marcelo.
Quant au PSG, dont l'entraîneur sera en fin de contrat en juin sauf qualification pour les demi-finales, il a déboursé plus de 400 millions d'euros sur le marché des transferts l'été dernier pour attirer la superstar Neymar et la puissance montante Kylian Mbappé, et ne peut se permettre d'être éliminé dès les huitièmes. A plus d'un titre.

- Oubliée, la 'remontada'?
Le club français doit d'abord faire oublier son humiliation de la saison dernière, au même palier à Barcelone (4-0, 1-6). "Nous avons parlé peu mais de manière très claire de ces moments-là", a plaidé Emery mardi soir. "Dans les circonstances où les choses ne se passent pas bien, on apprend beaucoup."
Une élimination prématurée aurait aussi des conséquences d'ordre financier pour le PSG: moins de recettes billetterie et moins de recettes en terme de droits TV. Ce n'est pas anecdotique pour un club sommé d'équilibrer son budget afin d'éviter des sanctions de l'UEFA, dans le cadre du fair-play financier.
Et plusieurs médias ont évoqués ces derniers temps une cour assidue du Real Madrid envers Neymar. Une sortie de route pourrait lui donner des envies d'ailleurs. "Les supporters du Real aiment les bons joueurs, Neymar est un grand joueur et je crois que chaque équipe voudrait avoir Neymar", a glissé malicieusement Marcelo.
- Duel Neymar-Cristiano
Ce serait une petite revanche pour le Real et son président Florentino Perez, qui avaient voulu faire signer l'été précédent Kylian Mbappé, finalement passé de Monaco au Paris SG. "Il n'est pas déstabilisé, il sait très bien contrôler ses émotions, la pression", a plaidé Marquinhos mardi soir.
En attendant, une autre star voudra aussi briller mercredi: Cristiano Ronaldo, de retour en forme, a une bonne occasion de rappeler que le meilleur buteur de cette édition de la Ligue des champions, c'est toujours lui (9 buts contre 6 pour "Ney"). Et qu'il est quintuple Ballon d'Or, un trophée dont le Brésilien rêve.
A Paris, la menace est plus collective et la presse catalane a perfidement relevé mardi que le PSG, qui a battu le record de buts inscrits en phase de poules avec 25 réalisations, tournait à plus de quatre buts de moyenne par match européen. Alors que le Real encaisse beaucoup de buts cette saison (13 en 10 matches en 2018).

- Souvenir de 'Mister George'
Mais l'expérience compte dans ces matches sous pression et de ce point de vue, il n'y a pas photo entre une "Maison blanche" aux 12 titres continentaux face à un PSG version qatari encore jeune. Toutefois, le PSG peut se rappeler qu'il avait déjà gagné au Bernabeu, en Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe 1993-94 grâce à George Weah, devenu depuis président du Libéria.
"Ca va être un beau match, avec une équipe en face qui risque d'être très forte, qui nous mettra certainement en difficulté. A nous de faire un grand match", a averti Zinédine Zidane mardi. Assurant qu'il allait "prendre du plaisir" lors de ce huitième de finale dont l'affiche et le casting n'auraient pas dépareillé le 26 mai prochain à Kiev, où se jouera la finale de la Ligue des champions.
Il y aura en tout cas des stars à la pelle (Gareth Bale, Karim Benzema, Sergio Ramos, Thiago Silva, Edinson Cavani...), un public en nombre - 4.000 supporters parisiens sont attendus, dont 500 à 700 ultras selon les sources -, un décor grandiose, le Bernabeu et ses quelque 80.000 places et sans doute beaucoup de suspense. Mais le blockbuster sera aussi un peu un film d'angoisse...
Match retour le 6 mars au Parc des Princes à Paris.

Par James PHEBY - © 2018 AFP

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