Syrie

Un Pakistanais et son épouse, premiers civils évacués de la Ghouta

  • Publié le 1 mars 2018 à 16:23
  • Actualisé le 1 mars 2018 à 16:25

Un pakistanais et sa femme ont été évacués de l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale, les premiers civils à rejoindre Damas via un couloir humanitaire instauré par le régime et son allié russe, selon des sources concordantes jeudi.


Ce couloir est prévu dans le cadre d'une "pause humanitaire" quotidienne de cinq heures annoncée par la Russie et entrée en vigueur mardi pour permettre l'acheminement des aides et la sortie de civils de cette enclave, cible d'une campagne aérienne du régime qui a coûté la vie à plus de 600 civils depuis le 18 février.
Mercredi, une source militaire et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ont indiqué qu'aucun civil ou convoi d'aides n'avait emprunté le couloir établi au niveau du secteur d'Al-Wafidine, pour sortir de l'enclave rebelle proche de Damas.
Mais une source du Croissant rouge syrien et l'OSDH ont indiqué jeudi qu'un vieux couple pakistanais avait été évacué la veille via ce passage.
Cette évacuation "s'inscrit dans le cadre de notre devoir humanitaire", a dit la source du Croissant rouge chargé de l'opération.
De son côté, Mohamad Allouche, un dirigeant de Jaich al-Islam, l'une des principales factions rebelles contrôlant l'enclave, a confirmé sur son compte Twitter la sortie du couple pakistanais.
"C'est la seule évacuation qui a eu lieu" depuis l'entrée en vigueur de la "pause humanitaire", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays en guerre depuis près de sept ans.
Mais selon M. Abdel Rahmane, l'évacuation du couple pakistanais n'est pas liée à la trêve russe, mais elle est le résultat de "négociations menées depuis longtemps par l'ambassade pakistanaise".
Mohamad Fadl Akram, 73 ans, a affirmé résider en Syrie depuis 1974, dans une déclaration à l'AFP à Douma avant d'être transféré avec sa femme Saghran Bi bi à Damas.
Mais il a dû laisser ses deux fils et trois filles ainsi que 12 petits-enfants dans l'enclave rebelle. "L'Etat (syrien) n'a pas accordé l'autorisation", a-t-il dit. "Que Dieu les protège, je ne veux rien de plus".
L'enclave rebelle dans la Ghouta orientale est assiégée depuis 2013 par le régime et ses quelque 400.000 habitants subissent au quotidien pénurie de nourritures et de médicaments.
Déclenché le 15 mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques prodémocratie, le conflit en Syrie a fait plus de 340.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.

Par Mathilde BELLENGER - © 2018 AFP

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