Egalité femmes-hommes

De nouvelle mesures attendues à la veille du 8 mars

  • Publié le 7 mars 2018 à 19:20
  • Actualisé le 7 mars 2018 à 19:27

Egalité professionnelle, violences sexuelles... Le gouvernement promet de nouvelles mesures pour faire progresser l'égalité femmes-hommes, "grande cause du quinquennat", à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 Mars.


"Notre mot d'ordre, c'est de dire que l'Etat est de retour pour les femmes", a assuré la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, mardi soir en clôturant un "Tour de France de l'égalité" lancé en octobre.
Cette consultation citoyenne a permis d'identifier une série d'initiatives locales qui vont être généralisées, a-t-elle dit. "Il est temps qu'en matière d'égalité femmes-hommes, l'Etat devienne un moteur, une locomotive".
"Une cinquantaine de mesures" vont ainsi être présentées lors d'un comité interministériel jeudi, présidé par le Premier ministre Edouard Philippe.
Par exemple, un "référent égalité" sera nommé dans chaque établissement scolaire à la rentrée 2019, une initiative inspirée d'un lycée du Val-d'Oise.
Des contrats locaux seront par ailleurs signés entre préfets, magistrats, hôpitaux et associations pour mettre en place un système d'"alerte en réseau" destiné à mieux repérer les violences conjugales, comme cela se fait à Angoulême.
Une plateforme de géolocalisation des hébergements d'urgence des femmes victimes, accessible seulement par les professionnels (associations, urgentistes, travailleurs sociaux ...) sera développée pour les aider à trouver un refuge.
"Deux mille places d'hébergement seront réservées courant 2018, avec un accompagnement pour ces femmes et leurs enfants", a précisé Mme Schiappa, mercredi à l'Assemblée nationale.
Dans une tribune publiée par Libération, des associations regroupées dans #stopVFF (stop aux violences faites aux femmes) ont de leur côté demandé des "soutiens et moyens financiers supplémentaires" pour renforcer leurs actions.

- 'Monologues du vagin' -

Edouard Philippe doit par ailleurs annoncer mercredi soir, à l'issue d'une consultation des partenaires sociaux, les "orientations du futur plan stratégique du gouvernement sur l'égalité professionnelle", ainsi que des mesures contre les violences sexistes au travail.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a fixé l'objectif de supprimer, "d'ici trois ans", l'écart salarial de 9% existant entre hommes et femmes à poste équivalent. "Cela fait 35 ans" que la loi garantissant le principe à travail égal, salaire égal "n'est pas respectée, c'est hallucinant", s'est-t-elle indignée.
Comme chaque année, un rassemblement est organisé jeudi à Paris Place de la République, pour protester contre les inégalités salariales, suivi d'une manifestation pour les droits des femmes.
Un "karaoké géant" sera organisé à 15H40, à l'heure "où les femmes commencent à travailler gratuitement", sur l'air de la chanson de Dalida "Paroles, Paroles".
Il s'agit de "cibler la politique d'Emmanuel Macron, parsemée de discours forts et de grandes phrases mais qui ne sont pas suivis d'actes forts", explique Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité, membre du collectif 8mars15H40 composé de 29 associations féministes et syndicats.
Un autre rassemblement aura lieu mercredi soir au Trocadéro, organisé par le mouvement #MaintenantOnAgit, en présence de la maire de Paris Anne Hidalgo et de la ministre de la Culture Françoise Nyssen. La Tour Eiffel sera illuminée aux couleurs de cette campagne à 19h00.
Le 21 mars, un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles doit être présenté en conseil des ministres. Il vise à permettre de verbaliser le harcèlement sexuel dans l'espace public (l'"outrage sexiste"), fixer à 15 ans l'âge en deçà duquel un mineur ne peut être considéré comme consentant à une relation sexuelle avec un majeur, et allonger le délai de prescription des viols sur mineurs.
La secrétaire d'Etat sera par ailleurs sur les planches mercredi soir à Bobino, avec les anciennes ministres de droite et de gauche, Roselyne Bachelot et Myriam El Khomri, pour une représentation des "Monologues du vagin". Cette pièce, écrite par la dramaturge et féministe américaine Eve Ensler à partir de témoignages de femmes, a été créée à Broadway en 1996 avant de connaître un grand succès dans le monde entier.

- © 2018 AFP

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