Canada

Le pays pleure ses hockeyeurs et veut comprendre l'accident

  • Publié le 8 avril 2018 à 06:35
  • Actualisé le 8 avril 2018 à 06:53

Le Canada se recueillait dimanche en mémoire des 15 personnes décédées dans l'accident entre un car de jeunes joueurs de hockey et un camion, et cherchait toujours à expliquer les circonstances du drame, 48 heures après.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) a averti samedi que l'enquête devant expliquer comment le semi-remorque est entré en collision avec le bus, vendredi vers 17H00 locales (23H00 GMT) dans une région reculée de Saskatchewan (ouest), serait "très complexe" et "prendra du temps".

Seule personne à être sortie indemne de l'accident, le chauffeur du poids lourd a été relâché par la GRC qui se refuse à toute spéculation sur les causes.
La police fédérale a seulement expliqué que le camion semi-remorque se dirigeait vers l'ouest et le bus vers le nord lorsqu'ils se sont percutés à mi-chemin entre les localités de Tisdale et Nipawin, à l'intersection des routes 35 et 335.
La police fédérale a révisé son bilan à la hausse samedi soir: 15 morts et 14 blessés, "dont certains dans un état critique".
Tous se trouvaient dans l'autocar de l'équipe de hockey junior (16 à 21 ans) des Broncos de Humboldt et se rendaient à Nipawin pour disputer un match de playoff de la ligue régionale de hockey de Saskatchewan (SJHL).

- Hommage de la NHL -

L'ensemble des blessés ont été évacués vers Saskatoon, à 235 km au sud-est. Les autorités sanitaires provinciales "pourraient" tenir un point de presse dimanche sur leur état de santé, selon une source hospitalière.
"La nuit (de vendredi) a été la plus longue, la pire et la plus tragique de ma carrière", a commenté sur Facebook un médecin d'un hôpital de Saskatoon, Hassan McMasri, dont l'AFP a confirmé l'identité.
L'émoi suscité par cette tragédie a dépassé les frontières de la Saskatchewan et du Canada.
"Le pays tout entier est en état de choc et en deuil aujourd'hui", a réagi samedi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, "le coeur brisé".

Le président américain Donald Trump a indiqué sur Twitter s'être entretenu avec M. Trudeau pour l'assurer de "sa plus profonde estime" et adresser ses condoléances aux familles des victimes.
Les condoléances et hommages ont également abondé de la part des plus grandes équipes canadiennes et américaines de hockey, dont les Canadiens de Montréal, les Maple Leafs de Toronto et les Canucks de Vancouver.
Les joueurs de l'équipe des Chicago Blackhawks, l'une des meilleurs du championnat nord-américain de hockey (NHL), ont même décidé de remplacer leurs noms, affichés d'ordinaire à l'endos de leurs maillots, par celui de l'équipe meurtrie, Broncos, lors de leur match contre les Jets de Winnipeg qui ont décidé de faire de même.
Les deux rivaux ont débuté la partie, samedi soir, après une émouvante minute de silence.
"La NHL pleure ceux qui nous ont quitté et offre sa force et sa compassion aux blessés", a réagi Gary Bettman, président de la NHL, dans un communiqué.

La Ligue va d'ailleurs verser 25.000 dollars américains (20.350 euros) aux Broncos de Humboldt, de même que les Blackhawks et les Jets.
Une levée de fonds, lancée sur internet quelques heures après l'accident par une habitante du village endeuillé, atteignait près de 2 millions de dollars canadiens (1,27 million d'euros) vers 0H00 GMT dimanche.
Mais malgré cet élan de sympathie, le choc et l'incompréhension étaient total à Humboldt, petite ville de 6.000 habitants d'où étaient originaires les victimes.

"A travers le pays, il y a tout le temps des équipes qui bravent l'hiver dans un bus. Les parents ont toujours en tête que cela pourrait arriver. Malheureusement, ça s'est produit ici, à Humboldt", a dit samedi le maire de cette localité, Rob Muench.
"C'est un moment très noir pour notre ville", a-t-il ajouté en conférence de presse.
Tel un mausolée improvisé, les marches menant à la patinoire du Broncos sont déjà couvertes de fleurs et dimanche soir, habitants, proches et anonymes viendront s'y recueillir pour une vigile en hommage aux victimes.
Pour le président de la SJHL, Bill Chow, "le pire cauchemar est devenu réalité".

 AFP

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