Manifestation contre la réforme de la fonction publique

Paris - Échauffourées avec des forces de l'ordre, sept interpellations

  • Publié le 22 mai 2018 à 18:49
  • Actualisé le 22 mai 2018 à 19:39

De brèves échauffourées ont éclaté à Paris entre des forces de l'ordre - qui ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène - et quelques dizaines de manifestants encagoulés en marge du cortège de fonctionnaires, a constaté un journaliste de l'AFP. Les manifestants protestaient contre la réforme du statut des fonctionnaires et "la casse" des services publics


Avant que le cortège n'atteigne la place de la Bastille, quelques dizaines de manifestants ont détruit des abribus, brisé des vitrines de magasins rue de Lyon (XIIe arrondissement) et jeté des projectiles en direction des forces de l'ordre. Sept personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.

 

 

La manifestation a été beaucoup plus calme à La Réunion où 2000 personnes, un record d'affluence, sont descendues dans la rue à l'appel des syndicats

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A Paris, la manifestation pour défendre le statut des fonctionnaires et les services publics a eu lieu à l'appel de neuf organisations syndicales. Le défilé a démarré juste après 16H00 (heure de La Réunion) dans une ambiance bon enfant et en musique, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Plusieurs milliers de personnes ont commencé à défiler sous le soleil, derrière un carré de tête où, fait exceptionnel, figuraient tous les grands leaders syndicaux, derrière une banderole proclamant: "Pour une fonction publique de progrès social, pour l'augmentation du pouvoir d'achat, pour l'emploi public".

 

Les manifestants répondaient, comme dans plus d'une centaine d'autres villes de France à un appel commun des syndicats CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA. "À chaque fois que nous avons des propositions communes, des préoccupations communes, nous sommes ensemble, c'est le cas aujourd'hui, tant mieux", s'est réjoui Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

"Les agents publics sont malmenés aujourd'hui et ils méritent d'être respectés", a-t-il souligné, regrettant que les fonctionnaires soient "trop souvent vus comme un coût et pas comme une richesse" et réclamant "une revalorisation salariale, une augmentation de la valeur du point" d'indice.

L'unité syndicale est "une très bonne chose", a insisté de son côté Philippe Martinez (CGT), estimant que "ça donne une autre image du syndicalisme que tous les syndicats défilent ensemble". Pour lui, "le message c'est la défense des services publics, c'est-à-dire une conception de la société française différente de celle du président de la République" et la défense de "l'égalité des citoyens sur l'ensemble du territoire".

Pascal Pavageau (FO) a jugé "très bien qu'il y ait une mobilisation avec l'ensemble des secrétaires généraux" des organisations syndicales, "bien sûr pour soutenir les fonctionnaires mais d'une manière générale pour dire: maintenant ça s'arrête!". "Si le gouvernement n'entend pas (...), ca pourrait prendre une dimension interprofessionnelle", a-t-il prédit.

"L'unité syndicale est très satisfaisante et en même temps signe d'une gravité extrême de la situation de la fonction publique. Il faut unir nos forces pour avancer", a jugé de son côté Bernadette Groison (FSU). "On vient dire au gouvernement: vous allez contre l'intérêt général, contre l'intérêt des citoyens", a expliqué Denis Turbet-Delof (Solidaires fonction publique), tandis que Luc Farré (Unsa fonction publique) disait craindre "une remise en question touche après touche du service public à la française".

Plusieurs centaines d'étudiants se sont joints à la manifestation, certains positionnés en avant du carré de tête, pour protester contre la loi Vidal, accusée d'instaurer un système de sélection à l'entrée de l'université. "Tolbiac en lutte", ou "même Macron, même combat", proclamaient des pancartes.

Le pré-cortège était émaillé de banderoles "qui vivra ZADra", "premiers de cordée, premiers guillotinés", ainsi que de quelques slogans antifascistes et anticapitalistes ou d'appels "Paris debout, soulève-toi".

www.ipreunion.com avec l'AFP

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