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Du Finistère à la Savoie, la France sous les orages

  • Publié le 3 juin 2018 à 20:26
  • Actualisé le 3 juin 2018 à 20:44

Quarante-huit départements de l'Ouest, du Centre et de l'Est du pays ont été maintenus en "vigilance orange" dimanche par Météo-France, en raison du risque d'orages violents, de fortes pluies et donc d'inondations.


Les averses orageuses "se multiplient et concernent actuellement d'une part une large bande du Massif central vers le Poitou et l'ouest de la Bretagne et d'autre part sur l'Aquitaine, Rhône-Alpes et le Jura", précise le dernier bulletin de Météo-France. "Les intensités de pluie sont fortes (souvent 20 à 30 mm de pluie en 30 minutes) et localement de la grêle a été observée", ajoute-t-il.

Selon l'institut de prévision, "les orages vont se multiplier sur la Nouvelle Aquitaine, le nord du Massif central, sur un large axe allant de la Bretagne vers le Centre et le nord de Rhône-Alpes, sur la Bourgogne et la Franche-Comté". Ils "seront puissants avec un déplacement relativement lent", et pour cette raison, outre une forte activité électrique, "les cumuls de précipitation pourront être importants sur un court laps de temps": jusqu'à 30 à 50 mm localement, voire très ponctuellement 80 mm en pointe.

"Le niveau de densité d'orages est typiquement celui généralement observé au cours de l'été quand l'énergie thermique est à son maximum", explique Etienne Kapikian, ingénieur à Météo-France.

"La combinaison entre une situation dépressionnaire récurrente sur le sud-ouest de l'Europe et des masses d'air plus chaudes et plus humides que la normale ont favorisé depuis mai une situation remarquablement orageuse", ajoute-t-il. Un excédent de 1,3 degré a ainsi été enregistré en mai.
Pour Etienne Kapikian, ce qui est le plus remarquable, ce n'est pas tant la violence de ces orages que leur nombre, leur répétition et leur étendue. Quelque 180.000 impacts de foudre ont été enregistrés en métropole, soit 50% de plus qu'en mai 2009. En outre, dans une atmosphère plus chaude, le potentiel de pluies intenses est plus important, souligne le prévisionniste.

Toutefois, la situation n'est pas "complètement inédite" et les orages vont se poursuivre jusqu'au week-end prochain . "Il y a eu des mois de mai ou juin très orageux dans le passé", selon lui, même si on manque de profondeur de données enregistrées depuis 2000 seulement.

Quant au lien avec le réchauffement climatique, Etienne Kapikian fait valoir "que l'excédent thermique facilite des intensités précipitantes plus fortes".
"On n'a pas forcément plus d'orage dans un climat plus chaud, mais ces orages peuvent être plus intenses en termes de précipitations", estime-t-il.

AFP

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