Culture

Les formes organiques du sculpteur Henry Moore s'exposent en Bretagne

  • Publié le 9 juin 2018 à 09:45
  • Actualisé le 9 juin 2018 à 15:22

Les oeuvres aux formes organiques, parfois monumentales, de l'artiste britannique Henry Moore sont présentées en Bretagne, au Fonds Hélène et Edouard Leclerc (FHEL), mais aussi dans des lieux publics, à l'occasion d'une exposition retraçant la vie de l'un des sculpteurs les plus influents du XXe siècle.


"La scénographie est très réussie, il y a de l'espace, on peut aller très lentement, un peu comme le slow-food, on peut digérer et comprendre les oeuvres", juge dans un français hésitant Mary Moore, fille de l'artiste décédé en 1986."J'ai vu beaucoup, beaucoup d'expositions de Moore et celle-ci fait partie des meilleures", assure-t-elle, après avoir découvert l'exposition qui ouvre ses portes dimanche, et jusqu'au 4 novembre, dans la petite ville de Landerneau, aux portes de Brest.

Les oeuvres présentées, 120 sculptures et 80 dessins, sont en très grande partie issues des collections de la Henry Moore Foundation, installée à Perry Green, en Angleterre, là où l'artiste a vécu et travaillé."Je connais très, très bien cette oeuvre en plâtre, elle a été réalisée quand j'étais jeune", explique Mary Moore, en montrant l'une des sculptures, "Upright internal/External Form", réalisée entre 1952 et 1953 et mesurant deux mètres de haut. "Je l'ai redécouverte ici, j'y vois un utérus et je n'avais jamais vu cela auparavant", s'étonne-t-elle.

- "très rare" -

Les oeuvres de Henry Moore se découvrent et se redécouvrent ainsi, en fonction de l'endroit où l'on se trouve, de la lumière ou de l'espace qui les entourent."En fonction de où on se trouve on a une masse brutale ou des formes féminines, sensuelles et rondes", note Michel-Edouard Leclerc, à la tête du Fonds du nom de ses parents Hélène et Edouard Leclerc, pionniers de la grande distribution, en décrivant l'imposante pièce de bronze intitulée "Two pièce reclining" et réalisée en 1960.

La figure humaine a toujours été au centre de l'art de l'artiste. Tout au long de sa carrière, ainsi que le montre l'exposition présentée de manière à la fois chronologique et thématique, Henry Moore explore sa structure, ses différents points d'équilibre et ses dimensions, au travers de trois thèmes majeurs: la figure couchée, la mère et l'enfant et les rapports de forme intérieur/extérieur.
Parmi les autres oeuvres présentées, celle intitulée "Figure", réalisée en pierre entre 1933 et 1934 et provenant d'une collection privée. "Elle est très, très rare", assure Michel-Edouard Leclerc assurant qu'elle n'a jamais été montrée depuis 1936.Vers le milieu des années 1950, le sculpteur britannique est de plus en plus sollicité pour la réalisation de commandes publiques.

L'Unesco, d'abord, lui commande une oeuvre monumentale pour son nouveau quartier général à Paris.De nombreuses villes des Etats-Unis reconnaissent aussi dans son style à la fois figuratif et abstrait le symbole d'une nouvelle tendance politique démocratique portée par l'ouest de l'Europe et un parfait contrepoint à la sculpture réaliste socialiste précédemment soutenue par les régimes

Moore s'engage par ailleurs de plus en plus dans une pratique qui vise à sortir ses sculptures des musées, convaincu que l'artiste a un rôle civique à jouer dans cette période transitionnelle."La sculpture est un art de plein air. La lumière du jour, celle du soleil lui est nécessaire, et pour moi, le meilleur environnement et complément de celle-ci est la nature", estimait le sculpteur.

Plusieurs de ses oeuvres ont ainsi été installées à Landerneau, mais aussi à Brest dans des lieux publics. Deux imposantes sculptures trônent devant la mairie de la petite ville et sur ses quais, le long de l'Elorn, tandis qu'une troisième s'expose devant les Ateliers des Capucins à Brest, nouveau lieu de vie et de culture dans la Cité du Ponant.Le FHEL a été créé en 2011 dans l'ancien couvent qui a abrité les premiers entrepôts des magasins Leclerc dans les années 60.

 AFP

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