Tour de France

Froome, fin du suspense, sauf sur les routes...

  • Publié le 2 juillet 2018 à 17:45
  • Actualisé le 2 juillet 2018 à 17:50

Chris Froome au départ du Tour de France 2018, c'est acquis. Reste désormais à savoir si le Britannique, en lice pour une 5e victoire à partir de samedi, saura dompter la pression, ses adversaires, et les réactions imprévisibles du public à son égard.

Innocent et favori: voilà la situation dans laquelle se retrouvera Froome sur la ligne de départ de Noirmoutier-en-l'Île, samedi prochain. Il a été blanchi lundi par le Tribunal antidopage de l'Union cycliste internationale de son contrôle antidopage "anormal" de la Vuelta pour excès de salbutamol (anti-asthmatique).

Les organisateurs du Tour, qui l'avaient récusé pour ne pas avoir un point d'interrogation malvenu sur le résultat, en cas de victoire de Froome le 29 juillet, sont revenus sur leur position. En regrettant que la décision tombe si tardivement à l'approche de la plus grande course de la saison. L'enjeu, pour le leader de l'équipe Sky, est multiple. Froome entend égaler le record des cinq victoires détenu par quatre coureurs (Anquetil, Merckx, Hinault, Indurain), gagner un quatrième grand tour consécutif et réussir le doublé Giro-Tour qu'aucun coureur n'a réalisé depuis vingt ans.

Mais il devra aussi avoir pour objectif de mettre le public dans sa poche, après neuf mois de tergiversations du côté de la justice sportive, qui n'ont pas favorisé sa popularité.

Ces derniers jours, avant que la sentence de l'UCI ne soit rendue, la tension avait grandi. "J'ai l'impression qu'il y a plus de haine envers Sky. Mais c'est seulement une minorité du public, pas la majorité. Le Tour rassemble beaucoup de personnes, dont certaines sont mal intentionnées", estimait la semaine dernière le Gallois Geraint Thomas, lieutenant prêt à suppléer Froome sur la lancée de sa victoire dans le Dauphiné.

Un examen de popularité dès jeudi

Quelles sont les chances du Britannique ? Pour Froome, qui passera un premier test de popularité, jeudi, lors de la présentation des équipes, tout dépendra de sa récupération après le Giro, remporté in-extremis fin mai après un renversement de situation improbable. Sans qu'il puisse s'avancer en toute assurance s'il est au niveau des deux éditions précédentes du Tour.

Romain Bardet, le Français qui est monté sur le podium ces deux dernières années, a résumé la tendance: "Ce Tour est incertain, par le parcours et le nombre de prétendants." Le parcours ? Les pièges habituels de la première semaine (chutes, bordures) culminent cette fois avec l'étape du 15 juillet, un Paris-Roubaix en réduction. Une vingtaine de kilomètres de pavés doivent être franchis pour en terminer à Roubaix avec la longue séquence de plaine, lors d'une journée redoutée par tous.

Dans la seconde partie du Tour, les grimpeurs prendront le relais du champion du monde Peter Sagan et des autres sprinteurs, notamment le débutant colombien Fernando Gaviria à la tête d'une équipe Quick-Step supérieurement armée pour les neuf premiers jours.

Bardet: "une incroyable densité"

Trois étapes alpestres, trois autres dans les Pyrénées dont une nouveauté, 65 kilomètres pour atteindre le col du Portet, "un nouveau Tourmalet" de l'avis du directeur du Tour Christian Prudhomme. Mais tout pourrait être remis en question au contre-la-montre d'Espelette, dans le Pays Basque, à la veille des Champs-Elysées.

Les prétendants ? "Il y a une incroyable densité", souligne Bardet, qui supporte à 27 ans le poids des responsabilités nationales du fait que Warren Barguil se tourne une nouvelle fois vers les succès d'étapes. Aucun Français n'a gagné le Tour depuis 1985 !

Derrière Froome, ils se comptent en nombre à l'exemple de l'équipe Movistar qui aligne le Colombien Nairo Quintana, mais aussi les Espagnols Mikel Landa et Alejandro Valverde. Le Néerlandais Tom Dumoulin, champion du monde du contre-la-montre et vainqueur du Giro 2017, affirme venir pour prendre date, l'Australien Richie Porte dit viser le podium. Mais leur profil en fait des candidats naturels à la victoire tout comme l'Italien Vincenzo Nibali (vainqueur en 2014) et Rigoberto Uran (2e en 2017), prêt à devenir le premier Colombien à figurer au palmarès.

Le Britannique Adam Yates, le Danois Jakob Fuglsang et l'Irlandais Dan Martin sont à peine moins armés. Et qui peut décemment ignorer le tout jeune Egan Bernal (21 ans) ? Présenté par tous comme un grimpeur prodige, le Colombien a l'avantage de courir dans la toute-puissante Sky, décidément au centre de l'actualité du cyclisme.

- © 2018 AFP

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