Indonésie

Les habitants de Palu, frappée par le séisme, tentent de survivre

  • Publié le 29 septembre 2018 à 22:50
  • Actualisé le 30 septembre 2018 à 05:06

Les habitants de la ville de Palu, dévastée par le séisme qui a frappé vendredi l'île indonésienne des Célèbes, édifiaient samedi des abris de fortune en bambou ou dormaient sur des terrains de football dans la crainte de répliques qui entraîneraient l'effondrement des habitations endommagées.

Risa Kusuma, une mère de famille de 35 ans, campe dans son jardin depuis le tremblement de terre de magnitude de 7,5, suivi d'un tsunami, qui a détruit maisons et hôpitaux, lignes électriques et autres infrastructures dans cette cité de 350.000 habitants située sur la côte ouest des Célèbes.

"S'il vous plaît priez pour nous", dit-elle à l'AFP. "Espérons qu'Allah me protège, mes enfants, mon mari, ma famille et la population de Palu".
Tandis que les secouristes tentaient d'atteindre les zones reculées et en attendant que se mettent en branle les lourds rouages de l'aide internationale, les habitants étaient confrontés aux impératifs de base de la survie : trouver de l'eau, de la nourriture et un abri.
Beaucoup patientaient dans de longues files d'attente, dans une chaleur tropicale, pour obtenir de l'eau potable ou des nouilles instantanées.
Les denrées de base sont devenues difficilement disponibles, le raz-de-marée ayant emporté les commerces, renversé les voitures et détruit des tronçons de la route côtière dans le centre des Célèbes.

La vague d'un mètre et demi de hauteur a emporté tout un enchevêtrement de toitures en tôle ondulée, de débris, de carcasses de voitures et de poutrelles en bois à l'intérieur des terres, à une cinquantaine de mètres de la côte. Arbres déracinés et lignes électriques abattues témoignaient du désastre tandis que le centre ville n'était plus que ruines.

Une ville plongée dans l'obscurité

Sur l'artère principale de Palu, des foules siphonnaient, avec des tuyaux d'arrosage, de l'essence dans le réservoir souterrain d'une station service abandonnée.
Anser Bachmid, un père de famille de 39 ans, explique à l'AFP que les besoins sont pressants. "Les gens ici ont besoin d'aide, de nourriture, d'eau potable".
"Nous ne savons pas ce que nous mangerons ce soir", dit-il.
A minuit, la ville était plongée dans l'obscurité, en raison de la coupure de courant qui l'affecte, le réseau de réception des téléphones portables étant également largement touché.
A l'extérieur de la cité, des familles campaient dans des abris de fortune confectionnés avec du bambou, des branches d'arbres et des bâches. Plusieurs centaines de personnes se sont installées sur un terrain de football.

Beaucoup ont également choisi de partir. Une longue file de camions, de voitures et de motos chargés d'affaires personnelles s'écoulait hors de Palu.
Mais les routes à l'intérieur et à l'extérieur de la ville ont été endommagées par des glissements de terrain provoqués par le séisme. Certains tronçons étaient réduits à une voie à peine assez large pour laisser passer une voiture.
De nombreux habitants fouillaient les amoncellements de débris ainsi que les hôpitaux à la recherche de leurs proches disparus.
"Nous ne savons toujours pas combien de victimes se trouvent toujours sous les décombres", souligne Anser Bachmid.

Selon un dernier bilan, le tremblement de terre et le raz-de-marée ont fait 384 morts et des centaines de blessés tandis que le sort de centaines d'autres personnes demeure inconnu.

© 2018 AFP

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