Marseille

Un huitième corps retrouvé, les évacuations s'amplifient

  • Publié le 9 novembre 2018 à 19:01
  • Actualisé le 9 novembre 2018 à 19:15

Les secours ont retrouvé vendredi sous les décombres un huitième corps, peut-être celui de la dernière victime de l'effondrement lundi de deux immeubles à Marseille, où de nouvelles évacuations ont eu lieu par précaution dans le centre-ville.

Les corps de cinq hommes et deux femmes avaient déjà été découverts depuis l'effondrement spontané de ces deux immeubles vétustes. Le huitième corps, celui d'une femme, pourrait être le dernier retrouvé sous les gravats: les autorités estimaient à huit - 5 résidents et 3 autres personnes - le nombre de personnes présentes dans le seul immeuble qui était habité au moment du drame.

Les deux autres immeubles qui se sont écroulés - dont un, plusieurs heures plus tard, en partie sous l'action des marins-pompiers - étaient murés et théoriquement vides, même si, selon des témoignages recueillis dans le quartier par l'AFP, l'un d'eux était souvent squatté par des sans-papiers ou les vendeurs de cigarettes de contrebande.

Soixante-cinq sauveteurs continuaient vendredi de déblayer le tas de gravats de la rue d'Aubagne dans le quartier populaire de Noailles, en plein centre-ville, a expliqué à l'AFP un porte-parole des marins-pompiers. Au total dans la matinée, "690 m3 de gravats ont été enlevés, sur 1.500 m3 programmés", soit un peu moins de la moitié, a-t-il précisé.

Les opérations de déblaiement et de recherche de victimes sont très délicates depuis le début de la semaine en raison de la fragilité des bâtiments voisins: les marins-pompiers redoutent qu'ils ne s'effondrent à leur tour, et ont dû en abattre, au moins partiellement, certains.
Vendredi matin, dans la zone concernée et à ses abords, de nouveaux logements ont été évacués, par précaution, a-t-on appris auprès de la mairie. Rien que pour la nuit de jeudi à vendredi, la ville a pris en charge et relogé 236 personnes dans des hôtels, a précisé un porte-parole.

Mélenchon à la marche blanche

Mis en cause par ses opposants et par des habitants du quartier de Noailles, miné par l'habitat insalubre et vétuste, le maire LR de Marseille s'est une nouvelle fois défendu vendredi matin, après une longue conférence de presse aux côtés de nombre de ses adjoints jeudi en mairie.
"Ce qui me contrarie, c'est de sembler dire que nous n'aurions pas fait l'effort nécessaire sur cette politique d'éradication de l'habitat indigne. Je l'ai commencée il y a longtemps", a déclaré celui qui est maire de Marseille depuis 23 ans, tout en déplorant la lenteur des procédures pour intervenir sur des propriétés privées.
"Alors aujourd'hui, devant un pareil drame, il faut un bouc-émissaire. Naturellement, un maire dans une ville est toujours responsable de tout. Je n'échappe pas à cela", a-t-il ajouté.

Dans l'après-midi, il devait de nouveau prendre la parole, aux côtés du préfet de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur et des Bouches-du-Rhône Pierre Dartout pour un point de situation dans la quartier où la catastrophe a eu lieu. Mais face à la présence de plusieurs opposants et habitants l'accusant d'être en partie responsable du drame, la rencontre avec la presse a finalement été organisée à la préfecture. Devant le bâtiment, une trentaine de personnes scandaient "Gaudin assassin!".

Dans une lettre ouverte, les quatre députés LREM de la ville ont assuré au maire de la deuxième ville de France que les réformes votées ces derniers mois par le gouvernement lui donnaient "les moyens d'action" nécessaires, l'enjoignant de "remettre totalement en cause" sa politique contre l'habitat indigne. "À défaut, il faudra que soit envisagé le retrait de votre compétence en matière d'habitat", menacent-ils.
Une marche blanche, en présence notamment du député du secteur et chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, doit avoir lieu samedi après-midi entre le quartier Noailles et le Vieux-Port.

AFP

guest
0 Commentaires