Six jours après le drame

Immeubles effondrés à Marseille: une marche blanche entre tristesse et colère

  • Publié le 10 novembre 2018 à 12:25
  • Actualisé le 10 novembre 2018 à 12:32

Six jours après l'effondrement de deux immeubles qui a fait au moins 8 morts à Marseille, des habitants et des associations organisent samedi une marche blanche pour rendre hommage aux victimes mais aussi exprimer leur colère contre la mairie.

Tout au long de la semaine, les critiques à l'égard de la gestion de Jean-Claude Gaudin (LR), aux manettes de la ville depuis 22 ans, n'ont cessé de croître. Vendredi, alors que le préfet tenait une conférence de presse, des manifestants scandaient sous la pluie "Gaudin assassin!" devant la préfecture.

Les opposants au maire dénoncent l'"incurie des autorités", à l'instar de Jean-Luc Mélenchon, député LFI des Bouches-du-Rhône, qui pointe du doigt "l'indifférence aux pauvres". M. Mélenchon a annoncé sa présence samedi à la marche blanche.

La sénatrice PS Samia Ghali, qui a proposé son aide à la mairie centrale, a elle aussi dénoncé le "développement de l'habitat insalubre à Marseille qui avait été largement porté à la connaissance des pouvoirs publics au travers du Rapport Nicol en 2015". Ce rapport remis au gouvernement en 2015, faisait état de 40.000 logements indignes à Marseille, menaçant la sécurité de près de 100.000 habitants (Marseille en compte plus de 860.000 selon l'Insee).
A partir de 15H00, les manifestants défileront du métro Notre-Dame-du-Mont, en haut de la rue d'Aubagne où se sont effondrés les immeubles, jusqu'au Vieux-Port.

Vendredi soir, les corps de 5 hommes et 3 femmes découverts sous les décombres de l'immeuble numéro 65 rue d'Aubagne - le seul habité selon les autorités - ont été identifiés. Cinq des victimes étaient des locataires, et trois des visiteurs présents au moment de l'effondrement de l'immeuble.
Les opérations de déblaiement devraient encore durer "des jours" selon les marins-pompiers. Des opérations très délicates en raison de la fragilité des bâtiments voisins, dont certains menacent de tomber en ruine.

Dans la rue d'Aubagne et à ses abords, des immeubles avoisinants ont été évacués dans la semaine, par précaution, et par crainte d'un "effet domino". Dans la nuit de jeudi à vendredi, la ville a pris en charge et relogé 359 personnes.
Des experts venus de Paris doivent prêter main-forte à la municipalité pour auditer les bâtiments les plus proches de la catastrophe, a aussi annoncé le préfet de région Pierre Dartout vendredi, indiquant qu'en fonction des conclusions de ces experts "d'autres déconstructions" pourraient être envisagées.

AFP

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