Football argentin

Copa Libertadores réunion au sommet à la Conmebol après le fiasco Boca-River

  • Publié le 27 novembre 2018 à 01:52
  • Actualisé le 27 novembre 2018 à 05:20

Après le report jusqu'à nouvel ordre de la finale retour de la Copa Libertadores entre River Plate et Boca Juniors, les grands rivaux du football argentin, les présidents des deux clubs se réunissent mardi au siège de la Conmebol pour tenter de trouver une nouvelle date.

Violents incidents aux abords du stade, joueurs blessés, accusations de trahison entre dirigeants: depuis samedi, la situation se tend d'heure en heure autour de cette rencontre qui devait être un évènement sportif majeur de la planète foot, cette compétition sud-américaine étant l'équivalent de la Ligue des champions.

Les images des supporters de River caillassant le car des joueurs de Boca, des échauffourées aux abords du stade, des arrestations, des rues de ce quartier huppé de Buenos Aires plongées dans un nuage de gaz lacrymogènes ont fait le tour du monde. Alors que des dizaines de milliers de spectateurs étaient massés samedi dans le stade, dont le président de la Fifa Gianni Infantino, les organisateurs ont finalement dû reporter la rencontre jusqu'à nouvel ordre.

L'autocar a pénétré dans l'enceinte de River avec plusieurs vitres cassées. Des joueurs sont sortis en toussant, les yeux irrités. Le capitaine Pablo Pérez a été conduit dans un hôpital pour un examen médical.

La passion et la rivalité sont telles entre River Plate et Boca Juniors, les clubs les plus titrés d'Argentine, que les rencontres sont régulièrement émaillées d'incidents. Par ailleurs, ces scènes de violence urbaine sont du plus mauvais effet à quelques jours du sommet du G20, qui doit se tenir dans la capitale argentine les 30 novembre et 1er décembre, où sont attendus les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt principaux pays riches et émergents.

Après avoir donné son accord pour un report du match, Boca Juniors réclame désormais une victoire sur tapis vert après les incidents de samedi. Le match aller s'était soldé par un nul 2-2.

- Trahison -

En face, le président de River Plate Rodolfo D'Onofrio dénonce une trahison. "J'ai du mal à croire qu'il ne puisse pas tenir sa promesse. Nous avons signé un document, et nous nous sommes serré la main. Puis j'apprends que Boca saisit la Conmebol et sollicite qu'ils soient champions par décret", a déclaré lundi D'Onofrio à Radio Mitre.

D'Onofrio précise que sans son soutien à la demande de report faite par le président de Boca Juniors, le match se serait joué samedi soir, car la Conmebol insistait pour que le match se joue malgré les incidents et la blessure du capitaine de Boca Juniors, Pablo Perez. "Il n'y a aucune possibilité qu'ils donnent le match gagné à Boca. Si c'est le cas, ce serait une honte absolue, une des plus grandes trahisons qu'une personne puisse effectuer", a ajouté le président de River.

Boca demande que River Plate soit sanctionné car l'attaque à coup de pierres et de gaz lacrymogènes de l'autocar transportant les joueurs de Boca Juniors a été perpétré par des supporteurs ultras de River Plate, exploitant une faille dans le dispositif de sécurité de la police argentine, hors du périmètre de sécurité autour du stade Monumental. "C'est la faute de River si la sécurité était défaillante ?" s'offusque D'Onofrio.

Outre la rencontre de mardi entre présidents, la demande de sanctions par Boca à l'encontre de River "doit être examinée par le Tribunal de discipline de la Conmebol, un organisme indépendant composé de dix membres", a déclaré lundi à l'AFP une source au sein de la Confédération. Une sanction pourrait-elle intervenir une fois le match retour disputé ? "Je présume que le tribunal va tenir compte du calendrier", a répondu cette source.

En 2015, lors d'un huitième de finale Boca-River, Boca Juniors avait écopé d'une sanction, match perdu sur tapis vert (3-0), car un supporteur de Boca avait aspergé d'un gaz irritant les joueurs de River Plate, dans le tunnel gonflable qui mène des vestiaires à la pelouse. Jamais avare de déclarations, Diego Maradona, fan de Boca, a mis son grain de sel. "Moi j'aime gagner sur le terrain, mais si on ne respecte pas les normes, il faut une sanction. Et la sanction c'est de donner les points à Boca", plaide-t-il.

- © 2018 AFP

guest
0 Commentaires