Partout en métropole

"Gilets jaunes": la pénurie de carburant gagne du terrain

  • Publié le 4 décembre 2018 à 15:51
  • Actualisé le 4 décembre 2018 à 16:04

La pénurie de carburants gagnait du terrain mardi avec la poursuite des blocages de dépôts pétroliers par des "gilets jaunes" et entrepreneurs de BTP, en particulier en Bretagne, mais aussi dans le sud-est. Alors que le Premier ministre Edouard Philippe devait annoncer des mesures dont un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants, en Bretagne, la situation est au statu quo autour des deux dépôts bretons.

Autour du dépôt de Lorient qui approvisionne une partie des stations-service du département, bloqué depuis sept jours par des indépendants des travaux publics, et des "gilets jaunes", trois engins de chantier bloquent toujours les accès, selon le directeur du dépôt Marc Lhonoré.

La pénurie de carburant, après le Finistère, touche désormais le Morbihan. "Il n'y a pas d'arrêté de restriction pour le moment" mais "des stations-service sont en rupture" de carburant : une situation "principalement due à une surconsommation irrationnelle de carburant à la pompe", selon la préfecture qui appelle au "civisme et la responsabilité de tous".

"Ne vous rendez aux stations-service qu'en cas de réel besoin (...) Ne faites pas de réserves de confort/précaution", écrit la préfecture dans un communiqué qui recense au moins une quinzaine de stations fermées. La situation pourrait se dénouer sur le terrain judiciaire.

Depuis 09H00, le tribunal de commerce de Lorient examine "des assignations de transporteurs" impliqués dans le blocage, selon une procédure en référé, a indiqué le directeur du dépôt lorientais qui "espère arriver à un accord".
"Certaines stations sont en rupture de gazole et d'essence" et d'autres "limitent les livraisons", a-t-il confirmé.

À Brest, le dépôt pétrolier était lui aussi toujours bloqué par des "gilets oranges" (indépendants du BTP). Les manifestants ne laissent passer que les camions qui ravitaillent les quatre stations réquisitionnées dans le département par la préfecture pour délivrer de l'essence aux services de secours: médecins, infirmiers, ambulances?

- Files d'attentes interminables -

Selon un "gilet orange", Julien Camblan, artisan terrassier à Kersaint-Plabennec, des manifestants sont convoqués au commissariat de Brest pour "entrave à la circulation". Ils ont prévu de s'y rendre à une dizaine à 17H00.
"Ils veulent nous mettre la pression, mais on ne lâchera rien. On est des Bretons", a assuré ce manifestant qui depuis mercredi dort sur place.

Dans l'Orne, plusieurs stations-service étaient fermées pour rupture de carburant, a constaté un journaliste de l'AFP. Certaines étaient en rupture de gazole tandis qu'ailleurs, les automobilistes devaient faire face à des files d'attente interminables.

Dans le Var, la gendarmerie est intervenue à 5H30 pour débloquer le dépôt pétrolier de Puget-sur-Argens, bloqué depuis 24 heures par les "gilets jaunes". L'évacuation s'est faite sans heurts selon la gendarmerie.
"Le barrage était conséquent et dangereux, avec des clous, des pneus, des carburants. Une trentaine de +gilets jaunes+ venus se relayer devant le dépôt ont été disséminés", a précisé à l'AFP un officier de gendarmerie.

A la station Total Garigliano à Nice, un employé a confirmé une pénurie de gazole normal faisant suite au blocage du dépôt varois, de même qu'à Marseille où plusieurs stations-service étaient fermées par manque de carburants.
Comme ils le font depuis le début du mouvement le 17 novembre, les "gilets jaunes" continuaient d'occuper des ronds-points notamment en Seine-Maritime, où la police a recensé une dizaine de barrages, sur son compte Twitter.

En Loire-Atlantique, les "gilets jaunes" menaient des opérations de barrages filtrants notamment à Saint-Nazaire, à proximité du port et Donges, près de la raffinerie Total. Des rassemblements étaient organisés dans le département, notamment à Nantes.

Lundi soir, en Eure-et-Loir des agriculteurs venus soutenir les "gilets jaunes" ont déversé 40 tonnes de pierres devant la préfecture pour dire non à la hausse des taxes agricoles. L'action avait été organisée à l'appel de Jeunes agriculteurs du département.

Les agriculteurs protestaient notamment contre la hausse, en janvier, de la redevance pollutions diffuses (RPD), une taxe qui doit augmenter de 50 à 300% selon les produits.

 

 - © 2018 AFP

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