L'état est le premier actionnaire de Renault

Affaire Ghosn : des représentants du gouvernement français à Tokyo

  • Publié le 16 janvier 2019 à 11:23
  • Actualisé le 16 janvier 2019 à 11:35

Plusieurs représentants du gouvernement français seront à Tokyo mercredi pour une série de rencontres avec les différents protagonistes du dossier Renault-Nissan, en vue de préparer l'après-Carlos Ghosn, a indiqué Bercy mardi soir, confirmant une information du Figaro.

Participeront notamment à ce voyage Martin Vial, directeur général de l'Agence des participations de l'État (APE), et Emmanuel Moulin, directeur de cabinet du ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, a détaillé Le Figaro.

Il s'agit d'un "déplacement prévu depuis plusieurs jours, dans la continuité des contacts que le Ministre et les équipes de Bercy ont eus depuis plusieurs semaines" avec les parties japonaises, a précisé le cabinet de M. Le Maire à l'AFP.

"Nous avons toujours dit que nous suivions la situation au quotidien au plus haut niveau. L'État assume totalement son rôle comme actionnaire de référence" de Renault, a complété Bercy. L'État est en effet le premier actionnaire du groupe au losange, avec 15,01% du capital. Nissan en détient 15%, mais sans droits de vote en assemblée générale.

Par le jeu des participations croisées, Renault contrôle pour sa part 43% de Nissan, qu'il a sauvé de la faillite il y a près de 20 ans.

Carlos Ghosn, mis en examen notamment pour abus de confiance, a vu sa demande de libération sous caution de nouveau rejetée mardi et pourrait rester des mois en prison, ce qui rendrait difficile son maintien à la tête de Renault, dont il est toujours PDG.

Jusqu'à son arrestation, Carlos Ghosn cumulait cette fonction avec celles de PDG de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et de président des conseils d'administration de Nissan et de Mitsubishi. Il a depuis été déchu de ses fonctions chez les deux partenaires, où des Japonais devraient logiquement le remplacer.

La mise en place d'une nouvelle gouvernance chez Renault devrait être discutée lors d'une réunion du conseil d'administration du constructeur prévue dimanche, assure par ailleurs Le Figaro. Contacté par l'AFP, Renault n'a pas confirmé cette dernière information mardi soir.

L'intérim de M. Ghosn chez Renault est assuré par Thierry Bolloré. Nommé numéro deux il y a un an, il fait figure de dauphin officieux pour lui succéder à la direction générale du constructeur français.

Alors que la presse française s'est fait l'écho d'une gouvernance scindée avec la nomination d'un président non exécutif, le nom de Jean-Dominique Senard, président sortant de Michelin, revient régulièrement pour ce poste.

Une source proche du dossier a indiqué mardi soir à l'AFP que "la situation devrait vite bouger". "Le nom de Jean-Dominique Senard est cité par la direction", a ajouté cette source.

- © 2019 AFP

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