France

Le nouveau patron d'Air France-KLM au Sénat pour sa première apparition publique

  • Publié le 16 janvier 2019 à 13:46
  • Actualisé le 16 janvier 2019 à 13:48

Benjamin Smith, aux commandes d'Air France-KLM depuis septembre, effectue mercredi sa première apparition publique en s'exprimant au Sénat, fort d'avoir fait baisser la tension après un printemps houleux au sein de la compagnie française avec la signature de plusieurs accords sociaux.

Outre ses réalisations sur le terrain social, M. Smith a amorcé la fin de l'expérience Joon, la compagnie à coûts réduits lancée fin 2017 pour séduire dans un esprit décalé une nouvelle clientèle, en annonçant jeudi un projet d'intégration de ses 600 personnels navigants commerciaux (PNC) à sa maison mère Air France.

L'audition de M. Smith, resté très discret depuis sa prise de fonctions le 17 septembre, débutera à 10H00 devant la commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire du Sénat.
Ce transfuge d'Air Canada sera accompagné dans cet exercice par la présidente non exécutive du groupe, Anne-Marie Couderc, qui avait assuré l'intérim au côté d'un comité de direction en attendant que soit trouvée la perle rare pour succéder à Jean-Marc Janaillac, désavoué en mai par le personnel au terme d'un référendum sur un accord salarial.

Des négociations salariales tendues avaient été émaillées entre février et mai de 15 jours de grève du personnel qui avaient coûté 335 millions d'euros aux comptes du groupe.
Le calme est revenu depuis la signature le 19 octobre, un mois après l'arrivée de M. Smith, d'un accord inter-catégoriel comprenant une hausse générale des salaires rétroactive de 2% à compter du 1er janvier 2018, puis une autre revalorisation de 2% à partir du 1er janvier 2019.
Jeudi, un accord catégoriel a été signé avec les PNC sur leurs conditions de travail. Il a été suivi le lendemain par un accord salarial pour les personnels au sol.
Les négociations ouvertes en novembre avec les pilotes d'Air France, sur leurs conditions de travail et leur rémunération, sont en revanche toujours en cours avec une nouvelle équipe élue en décembre à la tête du SNPL Air France, premier syndicat de pilotes au sein de la compagnie française.

Développement du haut de gamme

Le plan d'action du nouveau dirigeant est très attendu. Dans un courriel adressé la semaine dernière aux salariés et dont l'AFP s'est procuré une copie, il place en tête de ses priorités une stratégie orientée sur le segment haut de gamme (Première, Business, et Premium Economy) et "l'optimisation de la maintenance" des avions.
"Les clients +Premium+ sont les plus convoités par l'ensemble des compagnies (...) nous choisissons de nous recentrer sur ce segment de clientèle", a-t-il écrit.
C'est d'ailleurs Anne Rigail, la directrice chargée de "l'expérience client", qui a été nommée directrice générale d'Air France, avec la mission d'établir un dialogue social fructueux, notamment avec les pilotes, et d'améliorer la qualité du service.

Le groupe franco-néerlandais, qui a franchi pour la première fois en 2018 le seuil symbolique des 100 millions de passagers, est soumis à rude épreuve sur tous les fronts avec la concurrence de ses rivaux européens traditionnels Lufthansa et IAG, les compagnies du Golfe et les low-cost qui ont récemment fait leur entrée sur le long-courrier.
Les PDG successifs d'Air France-KLM n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme sur l'écart de compétitivité avec les concurrents du groupe franco-néerlandais, lié selon eux au poids des taxes, redevances et charges en France.
Des Assises du transport aérien ont débuté en mars 2018 pour trouver des solutions. Ses conclusions ont été repoussées à plusieurs reprises, notamment pour laisser au nouveau dirigeant d'Air France-KLM le temps de prendre ses marques.

Lundi, la ministre chargée des Transports Elisabeth Borne a rencontré M. Smith et Mme Couderc.
En interne, deux hauts responsables ont quitté le groupe depuis l'arrivée du nouveau dirigeant: le directeur général d'Air France Franck Terner en septembre et le directeur des ressources humaines Gilles Gateau en octobre.
Les syndicats avaient réclamé leur départ, jugeant ces deux dirigeants responsables de l'échec du dialogue social.

AFP

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