Syrie

La capitale Damas visée par un deuxième attentat en quelques jours

  • Publié le 24 janvier 2019 à 20:22
  • Actualisé le 25 janvier 2019 à 05:41

La capitale syrienne Damas, préservée de toute attaque à la voiture piégée durant plus d'une année, a été touchée jeudi pour la deuxième fois en quelques jours, avec une explosion non loin de l'ambassade de Russie qui n?a toutefois pas fait de morts.

Huit ans après le début d'une guerre dévastatrice, le régime de Bachar al-Assad, soutenu notamment par la Russie, a enchainé ces deux dernières années les reconquêtes territoriales face aux rebelles et aux jihadistes et contrôle aujourd'hui près des deux-tiers de la Syrie.

En mai 2018, il avait annoncé contrôler "totalement" Damas et ses environs pour la première fois depuis 2012, après avoir progressivement chassé les insurgés de leurs derniers réduits dans la capitale.
Jeudi, "l'explosion d'un engin (...) placé sous une voiture dans le secteur Adwi à Damas" a provoqué "des dégâts matériels sans faire de victimes civiles", a rapporté l'agence officielle Sana.

Des images diffusées par des médias étatiques montrent les débris d'une voiture bleu clair, dont les sièges ont laissé place à un amas de métal calciné. Une partie du capot semble avoir résisté à l'explosion.
"L'attentat a eu lieu non loin de l?ambassade de Russie", dans le nord-est de la capitale, et a fait quatre blessés légers, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Il s'agit du troisième attentat contre des zones contrôlées par le régime depuis dimanche: ce jour-là, l'OSDH avait fait état de "morts et de blessés" dans une explosion près d'un bureau du renseignement militaire, dans le sud de la ville. Les autorités n'avaient pas fait état de victime.
Mardi, c'est la ville côtière de Lattaquié, fief du clan Assad, qui a été la cible d'un attentat à la voiture piégée. Il a entraîné la mort d'un civil et fait 14 blessés, selon Sana.
Le dernier attentat dans la province de Lattaquié, relativement à l'abri de la guerre depuis 2011, avait eu lieu en janvier 2017.
La région, restée sous le contrôle de Damas depuis le début du conflit, jouxte directement un des derniers bastions échappant encore au régime, qui englobe, outre la majeure partie de la province d'Idleb (nord-ouest), des segments des provinces voisines d'Alep et de Hama.

Pas de revendication

Aucun de ces trois attentats n'a été revendiqué.
Ils surviennent au moment où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) voit son "califat" autoproclamé se réduire comme peau de chagrin, après la conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak à partir de 2014.
Mercredi, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par Washington, ont conquis le dernier village tenu par l'EI dans l'est de la Syrie, confinant les jihadistes dans deux hameaux.
Malgré cette mise en déroute, les jihadistes ont revendiqué deux attentats meurtriers en moins d'une semaine contre des troupes américaines de la coalition dirigée par Washington et leurs alliés syriens, dans le nord et le nord-est du pays.

Le 16 janvier, une "patrouille de routine" des forces américaines a été prise pour cible par un kamikaze de l'EI à Minbej, dans l'attaque la plus meurtrière contre ces forces depuis 2014, au vu des chiffres du Pentagone.
Dix civils, cinq combattants des forces arabo-kurdes et quatre Américains ont été tués.

Quelques jours plus tard, dans la province de Hassaké, un convoi des forces américaines et des FDS a été pris pour cible par un kamikaze au volant d'une voiture piégée (cinq morts).
Washington a annoncé en décembre le retrait à venir de Syrie des quelque 2.000 soldats américains, justifiant ce désengagement par la défaite de l'EI.

La lutte contre le groupe jihadiste illustre la complexité de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a fait plus de 360.000 morts.
Déclenché avec la répression par le pouvoir syrien de manifestations pro-démocratie, le conflit implique aujourd'hui puissances étrangères et groupes jihadistes sur un territoire morcelé.

AFP

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