Football ou presque

PSG: les grands travaux d'Al-Khelaïfi pour relancer le projet QSI

  • Publié le 15 mars 2019 à 14:00
  • Actualisé le 15 mars 2019 à 14:51

Rassurer les supporters, protéger l'image de marque de l'institution, vendre pour mieux se renforcer: les grands travaux du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi ont déjà commencé pour relancer le projet QSI, égratigné après une nouvelle élimination dès les 8e de finale de Ligue des champions.

Depuis son passage éclair en zone mixte, après la cruelle défaite contre Manchester United (1-3 au Parc des Princes après avoir gagné 2-0 à Old Trafford), le patron du club parisien n'a pas souhaité prendre de nouveau la parole, contrairement à certains joueurs comme Kylian Mbappé ou Presnel Kimpembe.

"Le temps est d'abord à la réflexion", explique-t-on au sein du club parisien. Avant l'annonce de décisions fortes à venir ? On concède juste qu'il y aura "quelques ajustements" nécessaires à faire, sans en dire plus. Dès lors, l'organigramme du club peut-il être bousculé, Antero Henrique déjà remplacé ?

Après plusieurs mercatos ratés dans la quête d'un milieu défensif de classe mondiale, et la gestion conflictuelle du cas Adrien Rabiot, banni du groupe parisien pour avoir refusé de prolonger puis mis à pied "à titre conservatoire" pour raisons disciplinaires, le directeur sportif parisien pourrait faire figure de fusible idéal. Comme ce fut par exemple le cas de Patrick Kluivert, éphémère directeur du football du PSG (2016-2017), après la funeste "remontada" de Barcelone en 2017...

Mais au vu de la proximité affichée mardi par les deux dirigeants dans la tribune présidentielle de Dijon, le Portugais devrait poursuivre sa mission à Paris, comme l'a annoncé TF1 dimanche dernier. Et ce malgré les tensions apparues avec l'entraîneur Thomas Tuchel. De quoi pouvoir déjà préparer ensemble le recrutement pour la saison prochaine ?

Car s'il ne semble plus possible de faire un coup à la Neymar/Mbappé (400 millions d'euros dépensés à l'été 2017) à cause des contraintes du fair-play financier de l'UEFA, Paris entend quand même se renforcer pour enfin retrouver le Top 8 européen. "Honnêtement, on réfléchit. Pendant la trêve internationale, on aura la possibilité d'en parler", a confié mardi Thomas Tuchel, décidé à poursuivre sa mission au moins jusqu'à la fin de son contrat en 2020.

Rassurer les fans, protéger la marque

En attendant l'arrivée d'hypothétiques recrues, il faudra d'abord gérer les assauts attendus du Real Madrid de Zinédine Zidane sur Neymar et Kylian Mbappé. Si le champion du monde français a d'ores et déjà assuré de son envie de rester dans la capitale la saison prochaine, le N.10 brésilien s'est montré plus évasif...

Or pour amorcer sa propre "reconquista", Paris doit impérativement conserver ses deux joyaux. La condition sine qua non pour rassurer ses fans "très déçus", notamment à l'international, l'une des obsessions de la direction parisienne. Car pour attirer près de 65 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux, le PSG a beaucoup misé sur ses stars pour tailler des croupières à ses concurrents européens, au moins sur le plan marketing.

Le club de la capitale a par exemple ouvert deux bureaux à l'étranger, à Singapour et New York, ou encore sa propre boutique dédiée au Japon. Sans parler de ses partenariats "lifestyle" dans le domaine de la mode pour rendre son image encore plus glamour.

Vendre, une nécessité avec le fair-play financier

Pour ne pas voir son second cataclysme européen en trois ans ruiner toute sa stratégie, le PSG doit surtout réussir à se faire pardonner auprès de ses ultras, ulcérés par l'humiliation contre Manchester jusqu'à boycotter le déplacement à Dijon.

Dès dimanche contre Marseille. "Les supporters sont déçus, comme nous, mais maintenant c'est le moment de montrer que nous sommes ensemble", a souhaité Thomas Tuchel. Voeu pieux ? Au-delà de la fronde populaire, Paris devra aussi réussir à régler sa situation comptable.

Malgré des revenus multiplié par cinq depuis 2011 pour atteindre 540 millions d'euros lors de l'exercice 2017-2018, le club parisien reste toujours dans le viseur du fair-play financier de l'UEFA. Et ce en dépit de quelques bonnes nouvelles comme le début effectif du partenariat avec ALL (groupe Accor), qui devrait rapporter plus de 50 millions d'euros par an, ou l'énorme succès commercial de sa collaboration avec la marque Jordan.

Pour présenter des comptes équilibrés au 30 juin, il reste toutefois une centaine de millions d'euros à trouver selon la presse, "quelques départs" contraints seront donc à prévoir cet été pour dégager du cash. Christopher N'Kunku, proche d'un transfert à Arsenal cet hiver, Thomas Meunier ou Layvin Kurzawa, relégués au statut de doublures, semblent être les principaux profils privilégiés. Sacré chantier !

AFP

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