Etats-Unis

La fête est finie: la police de Miami se mobilise pour le "Spring break"

  • Publié le 23 mars 2019 à 11:42
  • Actualisé le 23 mars 2019 à 12:00

Le "Spring break", autrement dit vacances de printemps, est souvent synonyme pour les étudiants américains de fête débridée, de préférence à la plage.

Miami Beach en Floride est une destination phare mais cette année, la police s'est mobilisée pour éviter les excès parfois mortels. "Nous devons éliminer ce phénomène du spring break aussi vite que possible", a affirmé John Elizabeth Aleman, conseillère municipale de Miami Beach, lors d'une réunion organisée en urgence mardi après le décès d'une jeune fille et la multiplication de vidéos montrant des bousculades et des jeunes buvant avec des entonnoirs. "Je pense que, malheureusement, nous devons rendre les choses beaucoup moins divertissantes ici pour ce type de tourisme", a-t-elle ajouté.


Lors de cette réunion, les autorités ont convenu de mesures pour maintenir l'ordre pendant le dernier week-end du "Spring break". A commencer par moins de mansuétude de la part des policiers envers les gens consommant de l'alcool sur la plage ou face aux effluves de cannabis s'élevant dans les airs. Car le slogan de la police --"Venez en vacances, ne repartez pas en liberté conditionnelle"-- n'a visiblement pas été assez dissuasif. Pas plus que le courrier envoyé en novembre par le chef de la police Daniel Oates aux fraternités et aux sororités de toutes les universités du pays: "Si vous venez à Miami Beach pour +Spring break+, vous devrez obéir à nos lois. Dans le cas contraire, vous serez arrêtés". La mise en oeuvre d'un couvre-feu a été écartée mardi, mais la police a promis un strict maintien de l'ordre.


Des patrouilles antiémeutes parcourent depuis jeudi les rues de la ville et en particulier Ocean Drive, qui longe la longue plage de sable blanc et où se trouvent de nombreux bars et boîtes de nuit. Elles sont secondées par des policiers juchés sur des quads, qui confisquent l'alcool sur la plage.

- Policiers en civil -

Et l'accès à la zone résidentielle doit être bloqué par des barrières pendant tout le week-end, avec un policier stationné à chaque carrefour sur Ocean Drive, un dispositif de lecture des plaques minéralogiques et des agents en civil parmi les fêtards. "Ce n'est pas un endroit où tout est permis. Si c'est la raison pour laquelle vous venez, vous devriez aller ailleurs", a déclaré Dan Gelber, maire de Miami Beach, ville de 90.000 habitants qui reçoit chaque année 14 millions de touristes.


Les autorités veulent éviter un nouveau drame comme celui de Maria Michelle Logan, venue de Chicago. Dimanche à l'aube, la jeune femme de 23 ans est tombée par la fenêtre du véhicule qui la conduisait à l'aéroport, par laquelle elle s'était penchée pour crier: "Adios Miami". Elles veulent aussi se débarrasser du piteux spectacle des lendemains de fête, lorsque les reliquats jonchent la plage ou que les relents d'urine émanent des rues à mesure que le soleil s'élève dans le ciel.


Selon la police, entre 3.000 et 6.000 personnes ont arpenté la plage le week-end dernier et une majorité d'entre elles se sont retrouvées sur Ocean Drive pour le "happy hour" où des cocktails sont vendus jusqu'à 1 litre et demi. Une vidéo devenue virale montre un conducteur servant, en pleine circulation, de l'alcool aux passagers d'un autre véhicule. "Nous sommes ici pour nous amuser. De toute évidence, les gens sont un peu incontrôlables", dit à l'AFP Jack Rogers, étudiant de 18 ans dans le Maryland (est). "Ce sont les vacances de printemps, les gens se foutent de tout". Pour Marta Ramirez, 70 ans, "s'amuser est une chose que l'on ne peut pas interdire", mais il faudrait "un peu plus de respect. Qu'ils dansent et se divertissent mais dans l'ordre".

AFP

guest
0 Commentaires