Elections européennes

Nathalie Loiseau quitte le gouvernement et lance LREM dans la course

  • Publié le 25 mars 2019 à 15:41
  • Actualisé le 25 mars 2019 à 19:47

Le départ lundi du gouvernement de Nathalie Loiseau pour mener la liste de La République en marche (LREM) donne un coup d'accélérateur à la campagne des européennes, dont les principaux protagonistes sont désormais connus.

La ministre des Affaires européennes s'apprête à remettre sa démission, a appris l'AFP auprès de son entourage, avant d'être confirmée comme tête de liste du parti présidentiel pour le scrutin du 26 mai.

LREM, qui fait la course en tête des intentions de vote suivie de près par le Rassemblement national (RN), réunit son bureau exécutif dans la soirée. Le parti devrait aussi confirmer à cette occasion la deuxième place sur la liste de l'écologiste Pascal Canfin, ex-ministre (EELV) délégué au Développement au sein du gouvernement Ayrault en 2012. Le premier grand meeting de campagne aura lieu samedi à Aubervilliers, en banlieue parisienne.

Nathalie Loiseau, 54 ans, est une diplomate de carrière qui a dirigé l'ENA de 2012 jusqu'à son entrée au gouvernement en juin 2017. Elle avait annoncé en direct à la télévision, lors d'un débat avec Marine Le Pen le 14 mars, sa candidature pour mener la liste LREM aux européennes.

- Canfin probable n°2 -

Avec Mme Loiseau, dernière des têtes de liste désignées parmi les concurrents les mieux placés dans les sondages d'intentions de vote aux européennes, la grille de départ de la course pour ce scrutin est complète. Le nom de la ministre suit notamment, de droite à gauche, ceux de Jordan Bardella (RN), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), François-Xavier Bellamy (LR), Yannick Jadot (EELV), Raphaël Glucksmann (PS et Place publique), Manon Aubry (LFI) et Benoît Hamon (Générations).

La présence de M. Canfin sur la liste LREM, donnée "sûre à 99,9%" par une source proche de la majorité, vise en particulier à mordre sur l'électorat écologiste qui avait largement voté Macron en 2017. Un message reçu cinq sur cinq par Yannick Jadot, qui s'en est agacé par avance lundi matin sur RMC: "Je ne comprends pas qu'un écologiste aujourd'hui, sincère, convaincu, puisse rejoindre un mouvement politique, un président de la République, qui a tellement renoncé sur l'écologie."

La République en marche (LREM) doit désigner en tout lundi une trentaine des 79 candidats de sa liste. L'exercice, délicat, consiste à trouver l'équilibre entre plusieurs facteurs: la parité, le panachage entre société civile et politiques, les accords avec les alliés du MoDem, d'Agir (centre droit ex-LR favorable à Emmanuel Macron) et des Radicaux, ainsi que la répartition territoriale des candidats, avec des difficultés particulières pour trouver des représentants ultramarins.

- Remaniement en vue -

Le directeur de campagne Stéphane Séjourné, l'écologiste Pascal Durand, le référent du Finistère Pierre Karleskind, l'éphémère porte-parole Ryan Nezzar ou encore le patron des Jeunes avec Macron Martin Bohmert sont parmi les noms les plus cités pour figurer sur la liste. La sénatrice Fabienne Keller (Agir), le journaliste Bernard Guetta, l'eurodéputée sortante Nathalie Griesbeck (MoDem) sont également pressentis, ainsi que le conseiller politique du Premier ministre Edouard Philippe, Gilles Boyer.

Le départ annoncé de Mme Loiseau va déclencher un remaniement du gouvernement, probablement mardi. Le nom de Clément Beaune, conseiller pour l'Europe à l'Elysée, est le plus cité pour prendre les Affaires européennes, dans une période extrêmement chargée par l'enjeu du Brexit.

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux pourrait également quitter l'équipe à cette occasion afin de se concentrer sur sa candidature aux municipales de 2020 à Paris. Les noms de ses collègues secrétaires d'Etat Emmanuelle Wargon et Gabriel Attal sont cités comme possibles remplaçants.

Selon un sondage Harris Interactive et Agence Epoka pour TF1, LCI, RTL et Le Figaro publié dimanche, la liste de la majorité LREM et MoDem pointe à 23% d'intentions de vote et devance celle du Rassemblement national (21,5% en présence d'une liste "gilets jaunes", 22% sans liste "gilets jaunes"). Ces ordres de grandeur sont observés à l'identique dans une série d'autres études publiées ces dernières semaines.

AFP

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