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Gym: Rien n'arrête De Jesus Dos Santos, reine du concours général

  • Publié le 12 avril 2019 à 23:36
  • Actualisé le 13 avril 2019 à 05:43

Rien ne l'arrête : passée au bord d'une opération en début d'année, Mélanie De Jesus Dos Santos est devenue, à 19 ans, la deuxième gymnaste française de l'histoire sacrée championne d'Europe du concours général, vendredi à Szczecin (Pologne).

Visage phare de la génération 2000 qui redonne des couleurs à la gym féminine tricolore depuis quelques années déjà, la jeune Martiniquaise imite Marine Debauve, médaillée d'or européenne de l'exercice le plus complet il y a quatorze ans, en 2005. A six mois des Mondiaux-2019 à Stuttgart (Allemagne), cruciaux dans la course à la qualification pour les JO-2020, la performance a forcément du poids.

Dans le nord-ouest polonais, De Jesus Dos Santos a totalisé 55,433 points et devancé, de justesse, la Britannique Elissa Downie (55,365), tenante du titre, et la Russe Angelina Melnikova (55,065).
"Ca représente tout le travail que j'ai pu faire à l'entraînement malgré mon problème au doigt. Je suis hyper heureuse d'avoir fait les quatre agrès et d'avoir remporté cette médaille aujourd'hui (vendredi). Je suis hyper contente d'entrer dans l'histoire de la gymnastique française, ça fait quelque chose", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Un tel scénario était difficilement imaginable il y a moins de trois mois, quand "DJDS" s'est blessée à l'annulaire de la main gauche lors d'un entraînement aux barres asymétriques. Un premier avis médical recommande une opération, avant qu'un second estime que sa blessure "est déjà en train de cicatriser et que ce n'est pas nécessaire", explique-t-elle peu de temps après avoir reçu sa médaille d'or. "Et moi, je sentais que la douleur avait déjà un peu disparu", complète-t-elle.

A deux semaines du rendez-vous européen, l'encadrement de l'équipe de France finit par arrêter sa participation au concours général, et non seulement au sol, dont elle est la championne sortante, et à la poutre.

68 millièmes

"La décision a été tardive, mais pour elle, c'est du bonheur de s'aligner sur les quatre agrès", sourit la directrice du haut niveau féminin, Véronique Legras-Snoeck.
Tardive, mais fructueuse. Jeudi, De Jesus Dos Santos a bouclé les qualifications en deuxième position, "avec brio" malgré "un manque dans la préparation" estimé "à 30%" par son entraîneur à Saint-Etienne, Eric Hagard. En finale, au pied du podium à mi-parcours, elle a fait la différence sur les deux derniers agrès, à la poutre et au sol, dont elle a obtenu les meilleurs scores.

Son passage au sol terminé, mains croisées autour de sa bouteille d'eau, c'est fébrilement - comme ses camarades de l'équipe de France réunies non loin - que la jeune gymnaste a attendu sa note.
"D'un côté, c'était marrant parce que j'aime bien le suspense, mais c'était long, très long. Comme la note ne tombait pas, je me suis dit: +Il y a peut-être un truc qui n'a pas compté+, j'ai revisualisé mon sol...", raconte-t-elle.

Pour 68 millièmes, c'est bien elle qui se pare d'or, deux ans après s'être distinguée dès ses premiers Championnats d'Europe en montant sur la troisième marche du podium du concours général, puis après s'être classée cinquième aux Mondiaux-2017 et sixième aux Mondiaux-2018.

Sa semaine de compétition est encore chargée, avec trois finales par agrès samedi et dimanche, au sol, à la poutre et aux barres asymétriques.

Celle du Russe Nikita Nagornyy (22 ans), médaillé d'or du concours général côté messieurs (88,665) devant son compatriote Artur Dalaloyan (87,832), champion du monde en titre, aussi. Lui disputera celles des barres parallèles, des anneaux et des arçons.

AFP

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