Contre le projet de loi d'extraditions vers la Chine

Hong Kong: des milliers de manifestants bloquent deux artères principales

  • Publié le 12 juin 2019 à 05:43
  • Actualisé le 12 juin 2019 à 06:06

Des milliers de protestataires ont bloqué mercredi matin deux artères principales dans le centre de Hong Kong lors d'une manifestation contre un projet de loi du gouvernement local d'autoriser les extraditions vers la Chine, selon des journalistes de l'AFP.

Ils occupaient ces routes, paralysant la circulation, une tactique utilisée en 2014 lors du mouvement "Occupy", avec le blocage pendant des mois des principaux carrefours de la ville. Les manifestants avaient commencé à se rassembler par milliers en début de matinée dans un parc devant le siège du gouvernement entouré par des policiers antiémeute alors qu'une nouvelle manifestation géante est attendue dans la ville.

L'ex-colonie britannique a été dimanche le théâtre de sa plus importante manifestation depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 -- plus d'un million de personnes selon les organisateurs --, pour demander à l'exécutif hongkongais de renoncer à son projet de loi.

La cheffe de l'exécutif local Carrie Lam, qui a rejeté ces demandes, a appelé les opposants à ne pas se livrer à des "actes radicaux". Des dizaines d'entreprises et commerces hongkongais ont annoncé mardi leur intention, peu commune dans l'ex-colonie britannique, de fermer leurs portes mercredi pour protester contre ce projet de loi très controversé.

Des commerçants se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, sous un hashtag pouvant se traduire par "#grève1206", pour annoncer que leur boutique fermerait leurs portes afin de permettre à leurs employés de manifester.

Le texte a suscité les critiques de pays occidentaux ainsi qu'une levée de boucliers de certains Hongkongais qui redoutent une justice chinoise opaque et politisée, et pensent que cette réforme nuira à l'image internationale et l'attractivité du territoire semi-autonome.

Au terme de l'accord de 1984 entre Londres et Pékin qui a présidé à sa rétrocession en 1997, Hong Kong jouit d'une semi-autonomie et de libertés n'existant pas en Chine continentale et ce, en théorie, jusqu'en 2047.

L'ex-colonie britannique est cependant depuis une dizaine d'années le théâtre d'une forte agitation politique en raison de l'inquiétude générée par l'ingérence grandissante de Pékin dans ses affaires intérieures, et par le sentiment que l'accord de rétrocession et le fameux principe "Un pays, deux systèmes" ne sont plus respectés.

AFP

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